Journal de prospectionPlacier alluvionnaire

Des paillettes d’or dans une plage de sables, graviers et galets en Ariège

28 juin 2019. Ce jour là, nous sommes partis mon amoureuse et moi, pour une nouvelle journée de prospection aurifère.

Le site de recherche est une plage à galets roulés, plus précisément une bande le long d’une plage.

Aussi l’action se déroule en Ariège, dans le Couserans, dans une rivière de montagne.

Nous avions chacun un pan américain, pour laver des alluvions de la plage, et récupérer le sable noir dense et métallique.

Bien que je n’ai pas tout ausculté, faute de temps, nous avons réussi à découvrir et isoler 13 paillettes d’or fin détritique en tout, très petites, certaines en grains, et d’autres en flaques.

Auteurs: Vivien Laïlle & Christine Rives – vivien.laille@gmail.com

Contacts: Mail: vivien.laille@gmail.comPhone: +33 (0)6 95 34 35 45

SOMMAIRE:

Photo spécimens

Nous avons été très ravis et satisfaits de constater le présence de plusieurs paillettes d’or de rivière ; c’est toujours un agréable moment de faire ce genre de découverte.

De beaux grains d’or en provenance d’une rivière en Ariège, dans le Sud Ouest de la France.

De belles trouvailles! La plage est bien aurifère à ces endroits.

Site de prospection

Les recherches ont été portée sur une bande de galets sur une plage de sables avec des graviers et des galets roulés, en creusant à plusieurs endroits, sur une 40 cm de profondeur maximum.

La bande est dans l’alignement de la ligne principale de la goldline, dans un virage de méandre.

Le site est une plage typique des rivières ariégeoises, c’est un endroit que je connait bien et que j’apprécie beaucoup, idéal pour les sorties estivales.

Nous avons réalisé plusieurs prélèvements d’échantillons, pour essayer de cartographier le site et identifier les endroits les plus intéressants pour des prospections futures.

Une plage de dépôt alluvionnaire, sédimentaire, avec une bande de galets roulés sur la gauche qui va jusqu’au bout du virage.

Nous avons bien pris soin de reboucher nos trous après nos prises de prélèvements.

L’opération a consisté à laver successivement les échantillons de sables et de graviers, dans plusieurs pans, dans le but de récolter les sables noirs métalliques et denses, renfermant les paillettes d’or (s’il y en a).

Pourquoi ici?

Voici les principales raison qui m’on menés à prospecter ici en ce lieu:

  • C’est une plage de dépots de sables, graviers et galets roulés, dans un virage de méandre, c’est aussi une zone de ralentissement, où la rivière s’élargie,
  • Ces galets de diamètre de 10 à 30 cm, sont principalement des conglomérats quartzeux anciens, des ardoises, des quartz, des roches vertes, des granits,
  • Présence d’indices: quartz, ardoises, marbres, schistes oxydés, roches rouges et ocres oxydées, présence d’objets en fer rouillés, et de résidus métalliques d’activités humaines et agricoles plus ou moins anciennes,
  • Présence de sables noir fins, mélangé à la glaise des graviers et du sable,
  • Données minières: dans la localité, présence de nombreuses mines de zinc (galène), plomb argentifère (galène), de fer, et aussi des gisements d’ardoises noires et bleues,
  • Données historiques et littéraires: présence aurifère avérée dans cette rivière, cité dans plusieurs textes, documents et sources, y compris dans la presse,
  • Données BRGM: plus en amont, du grès, du schiste, du marbre, du calcaire, du granit, du conglomérat quartzeux ; le site de prélèvement est dans un piedmont quaternaire, de type terrasse alluvionnaire. Autour gravitent des terrains du silurien.
  • J’ai déjà trouvé de l’or dans cette rivière, lors d’autres tests de prospections aurifères: voici d’autres articles et références à ce sujet: 1 – 2 – 3 – 4 – 5 – 6 – 7 – 8 – 9 – 10.

Matériel utilisé


Pour cette sortie d’échantillonnages et de tests, nous avons pris les fournitures suivantes:

  • 1 pan américain grand format, propre et lavé
  • 1 petite pioche,
  • 1 marteau de géologue,
  • 1 bassine,
  • 1 sceau,
  • 1 flacon tubulaire aspirant en plastique,
  • 1 mini pan lavé,
  • 1 pipette propre et lavée, 
  • 1 flacon de tube à essais en plastique propre,
  • 1 microscope binoculaire.

Méthodologie de travail

Ayant préalablement défini plusieurs endroits séparés de 1 m, nous avons creusé sur 20 à 40 cm, puis récolté avec une petite pèle le contenu des graviers et des galets.

Nous avons bien lavé et gros galets, mais aussi, nous avons tamisé en large maille (1 cm) tous les prélèvements, puis ils ont été soigneusement débourbés.

Après avoir tamisé et débourbé les alluvions, nous avons ensuite procédé aux lavages successifs au pan américains classiques.

Je souhaite préciser que le lavage des gros galets avec une brosse à dent, mais aussi que prendre son temps pour l’opération du débourbage et du tamisage est essentiel pour obtenir des concentrés de sables noirs de qualité.

Il y a en effet toujours beaucoup d’argiles.

Nous avons récolté de nombreux échantillons de sables noirs, très fin, métalliques et denses, dont les contenus seront observés au microscope binoculaire.

Il est essentiel, durant une bonne session de recherches, de ramener un maximum d’échantillons de concentrés de sables noirs, pour en faire un examen attentif ultérieur à l’atelier.

En ce qui me concerne, je ne vérifie pas systématiquement mon fond de pan, je récolte immédiatement, lorsque je vois que la densité et la couleur des sables observés sont bons (on fini par avoir l’habitude).

Je préfère récolter plus que pas assez, mais aussi, ces vérifications peuvent être réalisées par la suite plus sereinement.

Donc le but est de laver du sable alluvionnaire en plusieurs endroits séparés de 1 m, à une profondeur le 20 à 40 cm.

Il faut aussi privilégier la quantité des échantillons et être très rigoureux dans le nommage des étiquettes et l’identification des tubes, mais aussi dans les relevés GPS.

Il faut cartographier, notifier, avec l’emploi d’un bon logiciel de SIG, mais aussi prendre des photos pour comparer et relever des données utiles.

Résultats

Nous vous présentons ci-après différentes photographies prises au microscope binoculaire, pour bien observer les formes de l’or.

En effet, bien étudier les formes de l’or permet de bien comprendre l’histoire et la provenance des paillettes et des grains d’or.

Aussi, la couleur est lui aussi un indice important, car il révèle la présence d’alliages d’or avec d’autres métaux (l’argent, le cuivre). Ce type d’or est de couleur blanche ou rose.

En outre, pour être complet, il existe aussi dans la nature des grains ou des paillettes d’or avec une couche d’oxydes de fer très fine, c’est de l’or dit non-amalgame, ou or dit refractory ou or dit rouillé.

J’en ai trouvé quelque spécimens dans d’autres recherches sur d’autres sites.

En particules fines, ce type d’or a l’inconvénient de pouvoir flotter, il faut donc utiliser de l’eau dilué avec du liquide vaisselle, pour modifier la tension de surface de l’eau pendant le lavage au pan ou à la batée.

Globalement, dans les échantillons observés, j’ai trouvé une proportion plus importante d’or fin en grains, que de paillettes en forme de flaques.

Une constellation de grains d’or fins trouvés dans les pans ce jour là. Je pense que c’est une partie seulement car je dois encore vérifier des échantillons récoltés ce jour là.

Conclusions

Rien de mieux que de partir faire des recherches avec son amoureuse, c’est cela l’aventure, au grand air, en pleine nature.

C’est toujours un bonheur que de pouvoir répéter et retrouver les gestes et les méthodes des anciens, pour tenter plus ou moins laborieusement, de découvrir des richesses biologiques, historiques, culturelles mais aussi des richesses minérales.

Savoir observer les lieux, les endroits qui nous entourent, pour en décerner et décrypter leurs secrets, procure un bonheur indescriptible mais aussi une forme de privilège exclusif.

Aussi chercher, et chercher encore, oser faire des tests, et développer son imagination, permettent d’acquérir de l’expérience et de développer les instincts du chercheur d’or.

Pour finir, le plaisir de trouver de l’or n’est pas une fin en soit, ce qui compte, c’est de chercher et de comprendre pourquoi les choses sont ainsi faites dans la nature.

Références

Livres

Histoire & archéologie (Ariège):

  • Premier mémoire sur l’or retiré de l’Ariège, de DIETRICH (DE) Baron, des éditions Lacour Rediviva. Disponible ici.
  • Ariège – Pyrénées MUSSY (M.), 1864 – Gîtes métalliques du Saint-Gironnais, Pages 80, 81, 82,83, disponible ici.
  • Les ressources minérales de l’Ariège de M. MUSSY, 1ère et 2ème partie, disponibles ici et ici.
  • Au Pays des Hommes et du Fer, le livre intitulé Richesses et exploitations minières en Ariège, Tome 1 et Tome 2, du géologue Henri Tabarant. Il sont devenus introuvables.
  • Etudes historiques sur l’ancien pays de Foix et le Couserans, de Adolphe Garrigou, 1856, des éditions Lacour Rediviva. Disponible ici.
  • Etudes historiques sur l’ancien pays de Foix et le Couserans limites de l’ancienne Aquitaine et de la Province Romaine du temps de Jules César, de Adolphe Garrigou, 1856, des éditions Lacour Rediviva. Disponible ici.
  • Vallées ariégeoises avant l’invasion romaine, de Adolphe Garrigou, 1856, des éditions Lacour Rediviva. Disponible ici.
  • Le gisement et le traitement direct des minerais de fer dans les Pyrénées & l’Ariège (Ed 1843), Hachette Livre, BNF, de Jules François.

Orpaillage et géologie:

  • Je vous recommande aussi la lecture attentive du livre sur l’orpaillage de P. Proust, datant de 1920, intitulé Prospection, gisements, extraction de l’or, des éditions Gauthier-Villars et Cie. Livre disponible ici.
  • Le livre français édité par le BRGM et écrit par Christian Guiollard, et intitulé le Guide pratique du chercheur d’or en France, cet ouvrage est une référence. Il y a un large chapitre de cours sur l’or alluvionnaire. Je vous recommande tous les livres de cet auteur qui est aussi historien des mines d’or française. Livre disponible à l’achat sur le site de la Fnac.

Web

Vidéos

  • Je vous invite à consulter les vidéos de l’orpailleur Jan The Prospector, des cours théoriques de prospections aurifères en vidéo et en français, riches en enseignements et en explications. Les vidéos de Jan The Prospector sont idéales pour les chercheurs d’or débutants ou les néophytes, car il explique très bien les concepts de base, et c’est un passionné, cela se voit. Voici 3 vidéos essentielles et incontournables à regarder pour apprendre:
1ère sortie 2019: étude d’un placier longeant le pied d’une montagne ariégeoise
Les fouilles arrivent!

NB. Pour des raisons évidentes de préservation des lieux sauvages et des biotopes, je ne divulguerai pas les localisations précises de mes recherches. Car je tiens à conserver en l’état et à l’abris des curieux, des touristes, des fâcheux, de vénaux ou des mercantiles ces endroits magnifiques et magiques.

Si vous orpaillez, rebouchez vos trous! Respectez l’environnement et ne laissez aucune trace de votre passage!

Copyrights Vivien Laïlle, Copyright Goldsnoop.com 2019, droits réservés.

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