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Journal de prospectionPlacier alluvionnaire

De l’or sous un tapis de racines d’un arbre au bord d’une rivière

L’orpaillage c’est une sorte d’art martial, un sport, pour tout ceux qui ne font pas cela pour s’enrichir ; pour ma part, mes motivations sont autres: explorer, investiguer et découvrir des secrets de la nature.

Loin du monde, loin du tumulte, loin de la ville, loin des fâcheux, de tout ce… vacarme,… c’est calme, c’est le silence ; juste le bruit de l’eau qui coule dans la rivière en se fracassant sur les galets et les gros rochers, ou le bruit du geais la sentinelle que je dérange au loin dans les cimes des arbres.

Les rivières ariégeoises sont vraiment belles, sauvages et les forêts sont luxuriantes.

Aujourd’hui, j’ai décidé de changer d’endroit, de visiter un nouveau concept, une nouvelle configuration de terrain aurifère: un plateau de racines en bord de la rivière.

C’est en prospectant un autre placier aurifère quelques semaines auparavant, non loin de là, que j’ai vu à une dizaine de mètres, dans un virage, un bel arbre imposant, en bord de rivière, avec un plateau, un tapis de racines plus ou moins grosses, plutôt globalement assez fines au premier coup d’oeil.

Un vieil adage de prospecteurs! Il faut chercher dans les mousses et les racines, qu’ils disent! Cela est-il vrai? Ou bien est ce un mythe? J’ai voulu vérifier par moi même.

Et c’est vrai, il y a des paillettes or disséminées sous des plateaux de racines ; je vous le prouve dans cette étude.

Auteur: Vivien Laïlle – Mail: vivien.laille@gmail.comPhone: +33(0)695343545

Date de publication: 17 aout 2019

Mots clefs: racine, racines, tapis de racines, orpaillage, or, paillettes, paillettes d’or, or alluvionnaire, placier, Ariège, Couseran, France, prospection aurifère, bedrock, rivière, mousses, sable noir, Pyrénées, Montagnes ariégeoises, or en grain, or fin

SOMMAIRE:

Spécimens trouvés

De l’or sous un tapis de racines d’un arbre confirme que le placier est plutôt prometteur et intéressant.

Voici le résultat de 4 pans successifs, réalisés sur 2 sorties de prospection au même endroit: un peu plus d’un dizaine de paillettes.

Je dois encore inspecter cet hiver les concentrés pour ces journées, voici pour l’instant le résultat que j’ai obtenu:

Zone de prélèvement

A la base d’une terrasse alluvionnaire au piedmont d’une colline, le tapis de racine est un plateau, d’environ 3 m de long, et 2 m de large, au pied d’un arbre, qui mesure au moins 1 m de diamètre.

L’arbre à racines où j’ai réalisé à un test de prélèvement d’échantillons de sables, directement sous le plateau racinaire. Ce type de terrain aurifère est un excellent cas d’école.

Les racines sont plutôt fines, et mesurent de 2 cm à 1 mm de largeurs, voire moins, elles sont entrelacées, denses, elles sont un véritable tapis de lavage et de concentration, qui se rapproche du célèbre tapis d’orpailleur Miner Moss utilisés dans les rampes de lavage.

Bien évidemment, le but n’est pas d’arriver sur les lieux, et de faire un carnage à coup de pèles et de pioches, en creusant un gros trou comme un gros boeuf transpirant, l’oeil livide et humide. L’arbre était là présent bien avant ma naissance. On n’est pas entrain d’enterrer un macabé ni de creuser une mine. Non, il faut trouver un moyen délicat pour ne pas détériorer le tapis racinaire, le prélèvement « chirurgical » se réalise donc par le dessous, via le coté. Et je garde tout le contenu résiduel des lavages de pans de coté, pour les remettre ultérieurement quand je rebouche le trou.

Autour de ce tapis de racine, beaucoup de mousses, de racines, c’est une ancienne terrasse, très humique, le sable est argileux, fin, sombre et gluant, collant.

Sous le tapis, le sable est très fin, argileux ; un test à l’aimant au sable noir en révèle la présence.

Une odeur très humique, organique, se dégage de ce lieu humide riche en mousses et en plantes, en matières en décomposition ; pour moi, l’odeur des sables et de la terre sont aussi devenus des bons indicateurs utiles en prospection aurifère surtout dans des endroits très peu pollués.

Ayant juste procédé à quelques prélèvements, je n’ai pas atteint le bedrock, cet endroit est trop fragile et trop délicat pour l’entamer et le détériorer, tout simplement.

Test de l’aimant: positif, il ramasse du sable noir ferreux, il y en a.

Test du détecteur de métal: (Garret Pro Pointer AT) le test révèle la présence de débris de fer, de tailles plus ou moins importantes. Un très bon indice.

Matériel

Pour ce type de recherche, en général, je pars léger, avec un minium de matériel:

  • 1 pan américain classique propre,
  • 1 pipette,
  • 1 petite pioche,
  • 1 petite pèle,
  • 1 marteau de géologue
  • 1 flacon propre,
  • 1 mini pan américain,
  • 1 microscope binoculaire.

Méthodologie

Données BRGM: Présence en montagne de schistes, quartzites, quartz, poudingues, conglomérats, grès. Dans la rivière et alentours, terrasse alluvionnaire du Quaternaire.

Données de mes propres recherches: La rivière dans laquelle sont réalisées ces études est aurifère, c’est confirmé et avéré, par d’autres tests de prélèvements et de prospections, à d’autres endroits le long de celle-ci et de ses affluants.

Données historiques: dans un rayon de 10 km, de nombreuses mines anciennes et gallo-romaines oubliées et perdues: galène argentifère, cuivre, blende, et fer. C’est un bassin minier et métallifère important très anciennement exploité.

Après avoir bien lavé mon pan, j’ai prélevé du sable alluvionnaire, à la main principalement car le travail est plus précis, et moins ravageur que des outils en métal.

En tout, j’ai lavé le contenu de 4 pans, en prenant bien soin de récupérer le contenu des stériles, dans le but de reboucher le trou par le suite une fois l’opération terminée.

Pour les 4 pans successifs, j’ai prélevé les concentrés de sables noirs, en quantités et très fins, pour ensuite les transférer avec une pipette dans un flacon propre pour bien les isoler et étiqueter.

Enfin, j’ai procédé à une inspection des sables au microscope binoculaire, ans un mini pan.

Résultats

De belles trouvailles, sans nul doute, qui me remplissent de joie, en tout plus d’une dizaine de paillettes de bel or fin et pur.

Je souhaite signaler que j’ai trouvé des petits objets rouillés métalliques, et aussi de l’hématite dans les pans, pas gros, plutôt <2 cm, ce sont des très bons indicateurs pour la prospection aurifère.

3 paillettes d’or en grains, en forme de patates, indice d’un or issu de la roche primaire, ou roche mère, de filons anciens quartzeux.
Une dernière vue macro-photographique des paillettes d’or trouvées ce jour là.

On constate de par l’étude des formes de ces paillettes d’or, les points suivants:

  • Il y a de l’or en grain (petites patates), fin, et petit, de l’or primaire, ayant peu voyagé et ayant été peu transporté, en provenance de filons proches (quelques mètres ou 5/10 km maximum). Ce sont des filons quartzeux de roches primaires anciennes (filons hydrothermaux anciens par exemple).
  • Il y a de l’or détritique alluvionnaire (petites flaques), plus ancien, qui a plus voyagé et transporté par la rivière, sans doute en provenance d’endroit plus en amont, > 5/10 km de distance par rapport au point de prospection.
  • Dans cet échantillon, j’ai trouvé plus de petits grains que de paillettes plates, l’or trouvé est récemment libéré sans doute?

D’autres paillettes d’or fin découvertes ce jour là dans les concentrés de sables noirs:

Conclusions

Comme pour les marmites aurifères, je suis heureux de découvrir un nouveau type de placier aurifère: les tapis des racines, qui jouent le rôle de moquette de sluice naturel.

C’est même un endroit prometteur et intéressant à explorer, je souhaite tester, la prochaine fois, d’autre échantillons à quelques mètres, notamment tester la mousse de la base du talus de la terrasse alluvionnaire.

Les résultats montrent essentiellement de l’or fin en grain, peu érodé, peu roulé, qui a peu séjourné dans la rivière, ou qui a été peu transporté.

Il doit y a voir probablement, dans un rayon <5 km la présence de filon primaires anciens de quartz, ou des filons hydrothermaux aurifères, dont les grains ont été libérés par l’érosion, les intempéries, les végétaux et le vent.

Références

Videos

Web

Livres

  • Je vous recommande aussi la lecture attentive du livre sur l’orpaillage de P. Proust, datant de 1920, intitulé Prospection, gisements, extraction de l’or, des éditions Gauthier-Villars et Cie. Livre disponible ici.
  • Le livre français édité par le BRGM et écrit par Christian Guiollard, et intitulé le Guide pratique du chercheur d’or en France, cet ouvrage est une référence. Il y a un large chapitre de cours sur l’or alluvionnaire. Je vous recommande tous les livres de cet auteur qui est aussi historien des mines d’or française. Livre disponible à l’achat sur le site de la Fnac.
* Détective de l’or

NB. Pour des raisons évidentes de préservation des lieux sauvages et des biotopes, je ne divulguerai pas les localisations précises de mes recherches. Car je tiens à conserver en l’état et à l’abris des curieux, des touristes, des fâcheux, de vénaux ou des mercantiles ces endroits magnifiques et magiques.

Si vous orpaillez, rebouchez vos trous!

Copyrights Vivien Laïlle, Copyright Goldsnoop.com 2019, droits réservés.

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