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Randonnées géologiques

Découverte: la Carrière de Marbre d’Aubert

DERNIERE MISE A JOUR LE 31 AOUT 2024

Bonjour à tous, mes amis,

J’ai rédigé cet article par passion pour la géologie et pour les marbres du Couserans.

En dehors du cadre de la prospection aurifère, après vous avoir présenté le marbre de la Carrière d’Uchentein, je souhaite vous montrer un site particulier, riche en histoire et en patrimoine: la Carrière de Marbre d’Aubert, à coté de Moulis, dans le Couserans, en Ariège.

C’est la bonne occasion pour une promenade géologique, et aussi pour évoquer le patrimoine très ancien de la localité d’Aubert.

La Carrière de Marbre d’Aubert fourni un marbre très connu et réputé, de grand standing et de luxe, exporté dans le monde entier, le fameux Grand Antique.

Ce marbre unique au monde est aujourd’hui exploité par la société Escavamar, une entreprise italienne, siégeant à Moulis, et participant à la vie économique locale, mais sa production remonte à l’époque romaine.

Je suis très heureux et enthousiaste à l’idée de vous faire découvrir ce site géologique particulier et unique, la carrière est un lieu privé qui exploite le marbre à ciel ouvert.

Coordonnées GPS de la carrière de marbre d’Aubert: 42°57’52.44″N / 1° 6’16.84″E

J’ai effectué une visite en début juin 2020, et j’ai noté d’ailleurs la présence d’un nouveau pont en construction, de très bonne facture, plus robuste que l’ancien pont romain en pierre, qui permettra à Escavamar de transporter des bloc plus gros et plus lourds.

Le chemin menant à la carrière est facile d’accès, vous pouvez même vous balader en famille, par contre l’accès à la carrière proprement dite est strictement restreint et fermé aux visiteurs.

Dans la même idée, je vous invite aussi à découvrir un autre article intitulé Rando: visite de la Carrière de Marbre d’Uchentein, que vous pourrez lire ici: https://www.goldsnoop.com/2020/06/06/rando-visite-de-la-carriere-de-marbre-duchentein/

Article écrit par: Vivien Laïlle – Téléphone: +33 (0)6 95 34 35 45 – Mail: vivien.laille@gmail.com

Mots clefs: Ariège, aubert, carrière, carrière de marbre, Couserans, géologie, marbre, marbre aubert, marbrerie, montagnes ariègeoises, moulis, Pyrénées, rando, randonnée, site géologique, sites géologiques

SOMMAIRE: Découverte: la Carrière de Marbre d’Aubert

Introduction

Comme je prends goût à visiter les carrières de marbres de l’Ariège, que je trouve très intéressant d’un point de vue géologique, j’ai décidé faire un article spécial sur la carrière de marbre d’Aubert.

Comme les mines, j’aime les exploitations de marbre, car elles permettent de faire un lien direct entre les Sciences de la Terre et les hommes, et cela permet de surtout mettre en valeur des histoires, des caractères patrimoniaux, archéologiques et culturels.

Le département de l’Ariège comporte un nombre impressionnant de gisements de marbres, d’ardoises et de sites miniers anciens, souvent oubliés et délaissés, à tel point que même les habitants n’en soupçonnent même pas l’existence!

Certaines exploitations ont été oubliées et perdues dans les montagnes et les forêts ariégeoises, d’autres sont encore en production, c’est le cas du marbre d’Aubert.

Comme nous allons le découvrir, cette carrière existait déjà à la période antique romaine.

Je vais essayer de vous faire un article le plus complet possible, sous la forme d’un reportage photographique et aussi de faire en sorte de vous énoncer un maximum d’informations à ce sujet.

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Localisation et plan

Lieu: Ariège, Couserans, Commune de Moulis, Aubert.

Accès: par le RN de Saint Girons à Castillon-en-Couserans, au rond point, à l’entrée de’Aubert, il y a le panneau « Carrière de marbre », suivez cette direction. Vous pourrez garer la voiture dans un parking le long du Lez. Ensuite, traversez le vieux pont romain, sur le chemin de Laourère, en restant à main gauche, au virage, vous trouverez une vieille bâtisse de mineur, en continuant sur ce chemin, vous tomberez sur les portes de la carrière, à droite. Le long du chemin, il y a des blocs de marbres taillés à angles droits.

Coordonnées GPS de la carrière de marbre d’Aubert: 42°57’52.44″N / 1° 6’16.84″E

Généralités:

  • Le site à proximité de la carrière de marbre est souvent visité, durant les beaux jours, en été, par des locaux et des touristes, notamment certains se baignent dans le Lez, même si cela est interdit (précautions de la mairie).
  • C’est aussi un bel endroit pour faire un pique-nique au bord du Lez.
  • Il y a quelques lieux à visiter dans les environs et la commune de Moulis.
  • Le chemin qui mène à la carrière de marbre est intéressant à découvrir.
  • L’accès est très facile, y compris pour les handicapés ou les personnes à mobilité réduite.
Plan de visite de la Carrière de Marbre d’Aubert, dans le commune de Moulis, dans le Couserans, en Ariège. Au bord de la rivière du Lez, l’exploitation du marbre est très ancienne. Le site d’exploitation d’Aubert et en couleur marron sur le plan. Pour aller voir la carrière de marbre d’Aubert, il faut vous garer à proximité du vieux pont romain, traverser ce pont, en remontant le chemin de Laourere, dans le sens aval de la rivière du Lez.
Un vieux pont romain en pierre traverse la rivière du Lez, et le chemin de Laourère mène à la Carrière de marbre d’Aubert. L’ouvrage du vieux pont, composé de 2 grandes arches, est aussi très beau à observer. Il procure une vue magnifique sur le Lez. A environs 200 m après le pont, dans le virage, on observe une vieille maison de mineurs, un beau bâtiment d’époque. Ici on voit la vue opposée, on arrive par là, le parking est de l’autre coté du pont.

Les blocs de marbre transitent via un étroit vieux pont romain en pierre, ce qui limite le poids des blocs à 15 tonnes maximum.

Ces blocs de marbre sont transportés par tracteur et sur remorque, c’est la raison pour laquelle un nouveau pont, situé à 200 ou 300 m de mètre environ en aval, sur le Lez, est en finition.

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Afin de ménager le vieux pont romain d’origine, et de permettre le transport de blocs de marbre plus gros et plus imposants, la commune d’Aubert et la société Escamavar ont entrepri la construction d’un nouveau pont neuf et plus résistant pour traverser la rivière du Lez, capable de supporter des charges plus importantes. Le nouveau pont est visible au fond de la photo, à l’arrière plan.

Cette initiative permettra à l’avenir de transporter des blocs de marbre plus gros et volumineux.

Histoire de la Carrière de marbre d’Aubert

Une exploitation qui remonte à l’époque romaine

L’ancien nom du marbre d’Aubert était pendant l’antiquité: Marmor celticum ou Marmor aquitanicum. On y trouve des traces écrites dans des textes anciens en latin, comme dans le De antiquis marmoribus opusculum cui accedunt dissertationes.

Le marbre était acheminé jusqu’à Rome, mais aussi dans tout la bassin méditerranéen, pour la décoration de monuments de prestige.

On a trouvé des marbres d’Aubert à Constantinople, aussi dans des monuments antiques, puis, pendant l’époque Byzantine, ce marbre était utilisé pour la décoration de l’Hagia Sophia à Istanbul en Turquie, une oeuvre architecturale majeure.

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Banderole de bâche imprimée de la société Escamavar :
Transcription :Les premières informations certains concernant l’exploitation des gisement de marbre d’Aubert remontent au début dupremiersiècle après JESUS CHRIST. La taille de la Roche tait effectuée à la main au moyen de masse et de ciseau en essayant d’exploiter au maximum aussi bien les fractures naturelles que les plans ayant une moindre rèsis-tence mècanique de la masse rocheuse. On realisait ainsi les Caesurae, c’est-à dire les tranchèes qui constituaient les principales coupes sur la Montagne pour la sepa-ration des blocs qui etaient ensuite divisés et equarris selon des dimensions permettant de les travailler. Ces dernieres opérations étaient effectuées au moyen de l’exécution de formelle, incision a V faites le long de la surface à ouvrir dans lesquelles on insérait des plaques de fer; on mettai des coins entre les plaques, touours en fer, lesquels étaient frappés avec la masse jusq’à l’ouverture de la coupe. Parfois, pour détacher le bloc de la montagne, on mettait des coins en bois le long des tranchèes lesquels, une fois mouillés, augmentaient de volume en exercant la poussé nécessaire pour casser la roche. A la difference des techniques d’extraction plus recentes, le marbre brut était transformé en produit semi-fini directement dans la carriére, procedure qui d’un cotè evitait le transport vers la vallée d’inutiles poids supplementaire, mais obligeait par contre à accorderune attention particulière au calage lors de la descente des produits, beaucoup plus fragile que les bloc bruts. Le transport en descente des produits était effectué avec la méthode de la Lizzatura, fondamentalement analogue à celle en usage dans les bassins de Carrare jusq à la deuxieme moitié du siècle dernier. L’exploitation est restée manuelle au moins jusq’au XVIII siécle, quand furent effectués les premieres excavations au moyen d’explosif et plus particuliérement de la poudre noire. L’utilisation de l’exploisif fut immèdiatement importante car celui-ci permettait d’abattre d’enormes quantités de roche dans des délais relativement brefs. La technique d’abattage à l’explosif s’appelait VARATA. Une fois la paroit à abattre determinee, on procedait au creusement d’une galerie dans la masse rocheuse (MINA), à la fin de laquelle on ouvrait à l’acide chlorhydrique une chambre de dimensions suffisantes pour contenir la quantitè necessaire de podre noir. L’exploi-sion entrainait l’écroulement de grosses partie de montagnes en blocs informes qui étaient ensuite réduits, toujours à la main, de manière à atteindre des dimensions permettant la commercialisation. L’utilisation de cette technique avait un gros défaut: elle détruisait une grande partie du marbre extractible et générait une enorme quantitè des déchets qui allaient augmenter de manière démesurée les remblais. Vers la fin du XIX siècle, une nouvelle technique d’excavation vit le jour, en remplacement de la technique antiéconomique de la varata. En 1889 à l’exposition Universelle de Paris, fut présentée une installation qui permaittait de tailler le marbre avec le fil Hélicoidal, brevetée par un belge trente ans auparavant et exposée à ce moment sous sa forme dèfinitive. Cette installation permettait d’exécuter des coupes de grandes dimensions directement sur le Mont et representait une veritable révolution dans le domaine de l’extraction du marbre. Cette installation était composée d’un fil d’environ 5 mm de diamétre formé par l’enroulement hélicoidal de trois petits cables en acier, étendu au moyen d’une série de polies sur toute la surface de la carriére. Le fil était actionné par un moteur électrique et il était passé, au moyen de deux montants ayant un mouvement descendant, sur une petite partie de sa longuer, en contact avec la surface rocheuse à découper.On faisait couler sur l’incision de découpe, un melange d’eau et de sable siliceux de manière à ce que le fil hélicoidl en mouvement le frotte contre la surface rocheuse, en en provoquant l’abrasion. Avec l’arrivée du fil hélicoidal les carriéres prirent pour la premiére fois l’aspect en bancs qu’elles possedent toujours de nos jours. Les bancs étaient découpés en gros blocs de forme dejà assaiz réguliere; ils étaient ensuite équarris en blocs de mesures et de dimensions commercialisables. L’èquarissage était souvent effectué au moyen du fil hélicoidal, en liberant le carrier de l’intervention manuelle directe.
Les années 1920 – 1939: un marbre populaire

Ce fut une époque importante car le marbre d’Aubert était exporté aux USA notamment, durant la grande phase de développement urbain de la ville de New York, qui a nécessité de matériaux de construction en quantité, voire originaux.

Par exemple, le marbre d’Aubert a largement contribué dans les années 1920’s à la construction de la façade extérieure de l’Hôtel Roosevelt, à New York, une grande quantité de marbre a ainsi été exporté aux USA à cette époque.

L’entrée de l’Hôtel Roosevelt à Manhattan, NYC: on remarque à droite et à gauche de l’accès du marbre d’Aubert noir et blanc. (Source Wikipédia)
Une carrière de marbre oubliée pendant 70 ans!

En 1948 (ou 1952), la carrière a été abandonnée, après la Seconde Guerre Mondiale, à cause du départ des ouvriers italiens de l’époque, cela a aussi eu pour conséquence la perte d’un grand savoir-faire.

Par la suite, la carrière fut oubliée, délaissée et abandonnée, pendant une longue période de 70 ans.

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Banderole de bâche imprimée de la société Escamavar :
Transcription : Avant la construction des routes de rocade qui permirent l’accès des moyens de transport mécaniques direc- tement à la carrière, le transport des blocs de marbre en plaine commença à etre effectuè au moyen de la dite lizzatura. L’opèration consistait à faire descendre dans la plaine, avec la seule force des bras, un gros chariot sur lequel ètaient plàces plusieurs blocs de marbre (ca-rica) dont le poids total oscillait entre 15 et 20 tonnes. Le chariot, appelà lizza (terme dont provient le nom des employèes chargès de ce type de transport, justement appellès lizzatori), ètait constitue de trois gros troncs en forme de skis grossiers et disposès l’un à cotè de l’ autre. On utilisait pour la descente des voies en caillou-tis construites pour ces opèration (vie di lizza), mais souvent le glissoir ètait descendu directement sur les remblais le long des versants en aval des carrières. La descente ètait effectuèe gràce à la gravitè et le glissoir, retenu par trois gros càbles partiellement enroulès au- tour des piri, bornes en bois enfocèes dans le marbre, etait progressivement làchè afin de pouvoir en règler l’ avancement. Au fur et à mesure que le glissoir avançait, une èquipe de lizzatori travaillait autour en plaçant sur le parcours une sèrie de traverses en bois (parati) nècessaires pour faire glisser des troncs de bois. Toute l’opèration ètait dirige et coordonnèe par le capolizza, seul respon- sable du groupe à qui revenait le privilège de placer les traverses devant le glissoir pendant sa descente. Apparemment simple, la descente avec glissoir ètait en rea-litè l’ un des plus dangereux et difficiles travaux de l’ activitè d’ extraction du passè. Un très grand nombre d’accidents, souvent mortels, ètaient provoques par la rapture des cables qui rete-naient le glissoir, provoquant l’ècrasement des ouvriers travaillant autour, ou bien par des mouvements latè- raux de la charge ou encore par des ècroulements du remblai de la voie de glissement. Ce n’est pas par ha- sard que s’est rèpandu parmi les lizzatori, plus encore que chez les carriers, l’esprit anarchique qui a caractè- risè l’histoire sociale du peuple de Carrare. Le danger et donc le prix, du transport etait te quon a tentè à plusieurs reprisers de mècaniser ègalement la descente en plaine des blocs. Differènts plans inclinès furent rèalisès dans ce but, moyens funiculaires où le marbre pouvait glisser ègalement sur des rails, retenu par un treuil plutot que par la force de l’homme. La des-cente par glissoir a existè jusqu’aux annèes 1960 et ne disparut que quand les camions purent arriver à char- ger les blocs directement dans la carrière.
La redécouverte en 2012 et reprise de l’exploitation en 2014

C’est l’entrepreneur et spécialiste des marbres Mr Giorgio RIVIERI, qui en 2012 a redécouvert la carrière d’Aubert, et son exploitation a été reprise de manière exclusive par le société Escavamar en 2014.

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Banderole de bâche imprimée de la société Escamavar. La découverte de la carrière de marbre d’Aubert en 2012.

Cela a été le début d’un grand succès commercial et artisanal, comme on dit, une vraie success story.

Escavamar est une société italienne, basée dans la région de Carrare, gérée par Mr Giorgio RIVIERI et Mme Elisa BONICELLI. Ils ont installé le siège social de l’entreprise à Moulis: la MAP (Marbre Ariège Pyrénées).

C’est après plusieurs années de recherches et d’études que Mr Giorgio RIVIERI a réussi finalement à retrouver, à Moulis la carrière d’Aubert oubliée, qui était enfouie sous l’eau dans le Trou de l’Oubli.

Aujourd’hui seule la société Escavamar dispose des droits exclusifs pour extraire le marbre d’Aubert, aussi le nom du marbre est une marque déposée.

En fait, pour être précis, deux types de marbres sont extraits de la carrière: pour 60% le Grand Antique (noir et blanc) et pour 40% le Noir Antique (essentiellement à dominance noire avec des liserais blancs fins).

Grâce aux contrastes des couleurs et aux qualités graphiques visuelles très appréciées, ce sont des marbres uniques au monde et exceptionnels.

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Le père et le fils GIORGIO, de la société Escamavar, une entreprise familiale italienne chargée de l’exploitation de la carrière de marbre d’Aubert. Des personnes fortes sympathiques et aimables, qui savent très bien transmettre la passion de leur travail difficile et pour le marbre d’Aubert.
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Arrêté préfectoral du 14 octobre 2014 autorisant la société ESCAMAVAR à exploiter une carrière de marbre dit « Grand Antique d’Aubert » sur la commune de Moulis, hameau d’Aubert. Le plan de remise en état du site peut être consulté à la mairie de Moulis: Village de Moulis rue Principale – Moulis 09200.
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Plan de la commune de Moulis, avec la concession de l’exploitation de la carrière de marbre d’Aubert.
Utilisation du marbre d’Aubert

Visite de la Carrière de marbre d’Aubert

Pour se rendre à la carrière de marbre, il faut marcher sur le chemin de Laouère, en restant main gauche, en traversant le vieux pont qui surplombe la rivière du Lez.

Coordonnées GPS de la carrière de marbre d’Aubert: 42°57’52.44″N / 1° 6’16.84″E

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Copyright Google Maps.
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Copyright Google Maps.
Une vue satellite de l’exploitation de la carrière de marbre d’Aubert (source Google Earth).
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L’accès principal à la carrière de marbre d’Aubert, avec au fond la fosse et la zone comprenant le marbre récemment exploité.
Des blocs de marbres sont stockés au bord du chemin, et peuvent être admirés par les visiteurs.
Vue détaillée d’un bloc de marbre d’Aubert: gris foncé et veines blanches de calcite.
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Des blocs de marbre disséminés le long du chemin, peuvent être observés.
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Le site de la carrière de marbre est privé et fermé aux visiteurs, cependant, il est possible d’y observer quelques activités depuis les portes, et aussi la configuration des lieux.

C’est toujours instructif à observer, surtout le long du chemin menant à la carrière, il y a pleins de choses intéressantes à voir.

Le marbre est découpé en blocs de grandes tailles, directement dans la montagne, puis acheminé et transporté en dehors de la carrière.

Il est ensuite exporté partout dans le monde.

Technique d’exploitation moderne du marbre d’Aubert

L’extraction et le découpage des blocs de marbre se font avec un système de fil diamanté et avec la haveuse, ils n’utilisent pas d’exposif.

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Banderole de bâche imprimée de la société Escamavar :
Transcription :La première phase consiste dans la coupe horizontal sur la montagne fait avec l’haveuse à chaine, une machine qui ressemble à une enorme scie électrique avec un bras long d’environ 3,5 m, équipée d’une chaine de dents au widia. Dans ce cas n’est pas nécessaire d’effectuer des perforations préalables et le bras plonge directement dans la roche comme la lame d’un couteau. La deuxième phase concerne la coupe verticale, durant laquelle une partie de la pierre est séparée du bloc de marbre par l’emploi de la machine à fil diamanté. Elle dispose d’un chariot coulissant sur deux voies, d’un moteur électrique et d’une poulie la-térale, où est situé le fil diamanté qui est introduit dans un trou préalablement creusé dans la pierre par une perceuse, et qui est fixé à la poulie par un anneau. L’avancement de la machine sur les voies provoque la tension du fil, qui tourne à grande vitesse et coupe la pierre verticalement. A la fin de cette deuxième phase, une partie de la pierre est séparée du bloc et est prête à être renversée au moyen d’un pelle sur cenilles et de coussinets métalliques gonflables, qui sont insérés dans l’espace créé par la découpe du marbre. Pendant la troisieme phase, les blocs sont equarris: la pierre renversée est divisée en plusieurs parties commercialisables, grâce à l’emploi de la machine à fil diamanté et ensuite chargés sur des camions avec la chargeuse sur pneus.
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Banderole de bâche imprimée de la société Escamavar : différente phase de réalisation des tranches de marbre d’Aubert.

Ces techniques de découpage permettent de couper des blocs d’un seul tenant, comme le marbre d’Aubert est peu fracturé, des blocs de grandes tailles peuvent en être extraits.

Les ingénieurs et techniciens de la carrière opèrent ainsi:

  • Sciage au fil diamanté du bloc,
  • Bascule de la quille,
  • Isolation du bloc puis découpage complémentaire si besoin.

Les blocs extraits peuvent peser jusqu’à 16 tonnes, pas plus car ils doivent pouvoir franchir le vieux pont romain.

Cependant, le nouveau pont moderne permettra de sortir de la carrière des blocs plus gros.

Ci-dessous : Une scène que nous avons rarement l’occasion de voir, dans les coulisses d’une carrière de marbre à Aubert, proche de Saint-Girons (09), et gérée par l’entreprise italienne Escacamar. Démonstration du découpage d’un gros bloc de marbre Grand Antique d’Aubert, commune de Moulis, située en Ariège, en juillet 2022.

Utilisation d’une excavatrice de chantier Volvo pour l’extraction et le déplacement es blocs de marbre.

Technique de découpage au fil diamanté d’un bloc de marbre Grand Antique d’Aubert 09 – Goldsnoop.com
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Le découpage du bloc de marbre se fait par le passage d’un fil en métal tressé hélicoïdal muni de fragments de diamants, dont la friction est soulagée par l’introduction d’une grande quantité d’eau pour refroidir et lubrifier le fil (câble diamanté). Ce fil est guidé par des poulies, et actionné par un moteur rotatif.

Grâce à ce procédé, le découpage est assez rapide (20 à 30 minutes), et la coupe est fine et droite Ainsi, le bloc de marbre est découpé progressivement, tel un fil à couper le beurre.

Géologie et données BRGM

Données BRGM

La carrière exploite des affleurements datant du Crétacé inférieur, âge Aptien (-124.5 à -112 millions d’années).

  • C’est un marbre bréchique, qui à l’inverse d’une brèche sédimentaire, est une brèche tectonique, générée par fracturation de blocs au dépens de Calcaires du Crétacé.
  • Le long de failles et de fentes de tension après éclatement de la roche sous une forte pression mécanique et circulation d’eaux chaudes minéralisées par hydrothermalisme.
  • Ainsi, le calcaire métamorphisé encaissant se retrouve dans des éléments très anguleux de la brèche.
  • Ce calcaire est nommé Urgo-Aptien, en raison de son faciès Urgonien. Son âge Aptien remonte à -124.5 à -112 millions d’années, étage du Crétacé inférieur.
Minéralogie du marbre d’Aubert

On y trouve des Orbitolines sur un fond de boue carbonaté noir à gris foncé. Les éléments noirs, souvent de taille décimétriques, sont liés par un ciment recristallisé en plusieurs couches de Calcite saccharoïde de couleur blanche et séparées de liserés noirs.

Observations du marbre d’Aubert
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Grand marbre antique français (champ de vision de 10,9 cm de diamètre) – une jolie brèche de calcaire tectonique noir et blanc du sud de la France. Il présente des fragments anguleux de petits à grands de calcaire micritique noir entourés de ciment carbonaté blanchâtre. Elle est exploitée depuis des millénaires (les noms romains connus pour cette roche incluent «Marmor Celticum» et «Marmor Aquitanicum»). Ce matériau provenait d’une ancienne carrière à Aubert, juste au sud-est de Moulis, vallée de la rivière Lez, au sud-ouest de Saint-Girons, département de l’Ariège ouest, centre des Pyrénées, extrême sud de la France. (Source Wikipédia).
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Il présente des fragments anguleux de petits à grands de calcaire micritique noir entourés de ciment carbonaté blanchâtre.
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Il présente des fragments anguleux de petits à grands de calcaire micritique noir entourés de ciment carbonaté blanchâtre.
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Il présente des fragments anguleux de petits à grands de calcaire micritique noir entourés de ciment carbonaté blanchâtre.

C’est un marbre essentiellement noir ou gris foncé, avec des veines blanches ; il présente peu de fracture, il peut donc être découpé sur des gros volumes. C’est ce que les géologues nomment brèches tectoniques.

Il est très différent du marbre de la Carrière d’Uchentein, aussi bien par les couleurs que par la forme.

Ci-dessous: un échantillon de marbre Grand Antique, et une vue prise au microscope binoculaire. C’est un marbre très contrasté, bi-colore: noir et à veines blanches, ou gris foncé et à veines blanches composées de calcite, une espèce minérale composée de carbonate de calcium CaCO3.

Conclusion

Le site d’exploitation du marbre d’Aubert est une belle ballade à réaliser, pour s’intéresser au patrimoine local de la commune de Moulis, mais aussi pour y découvrir une activité économique unique et réelle, grâce à l’exploitant italien Escavamar.

Le marbre d’Aubert est exploité depuis très longtemps, il est très apprécié des architectes, des sculpteurs, et d’autres activités de conception de bâtiments.

Sa réputation est mondiale et reconnue, et le marbre d’Aubert est présent dans des lieux très prestigieux et historiques, et il est aussi associé à des personnes célèbres, comme nous avons pu le constater.

Le sculpteur David Leger et la marbre Grand Antique d’Aubert

Le sculpteur David Leger ,impanté en région toulousaine, en Occitanie, apprécie tout particulièrement la qualité du matériau que constitue le marbre Grand Antique d’Aubert.

L’Atelier ERRIAPE est un endroit où le sculpteur exerce son art et execute ses créations à base du marbre d’Aubert.

Artisan sculpteur Atelier erriape Launac Erriape.com DavidLeger
Artisan sculpteur Monsieur David Leger, Atelier erriape Launac (Erriape.com).

L’Atelier ERRIAPE, entreprise spécialisée dans les domaines de la création, de la conservation et de la restauration d’œuvres d’art, conjuguant savoir-faire traditionnel, expertise technique et passion artistique pour enrichir le paysage culturel et contribuer à la préservation du précieux héritage artistique.

L’Atelier est situé en Occitanie, dans les terres de Pyrène et à l’épicentre d’un bassin des plus prestigieux marbres et granits français. Fondé sur une expertise multidisciplinaire, il s’attache à sublimer les œuvres tout en respectant leur intégrité historique et esthétique.

Dans le domaine de la création artistique, l’Atelier ERRIAPE excelle dans la conception d’œuvres originales, mêlant innovation contemporaine et respect des traditions artistiques.

L’artistes sculpteur David Léger au sein de son atelier met en œuvre sa créativité pour produire des pièces uniques, témoignant d’une fusion entre l’ancien et le moderne.

Didier Fert, un grand spécialiste des marbres de l’Ariège

Je vous invite aussi à visionner la conférence de Didier Fert, un grand spécialiste des carrières et exploitations de marbre dans les Pyrénnées (Ariège, Haute-Garonne…) :

Les marbres de l’Ariège de l’Antiquité à nos jours – Conférence de Didier FERT – Juillet 2022 Titre : Les marbres de l’Ariège de l’Antiquité à nos jours – Conférence de Didier FERT – Juillet 2022, Saint-Lizier – Conférence les Chemins de la Connaissance.

Après des études universitaires à Paris VI, il sera amené à travailler dans un laboratoire de géologie qui le mènera jusqu’aux mines bien connues du Bentaillou, et au dessus de Sentein, en Ariège.

Il a entre autre rédigé un opuscule sur « Les roches, minerais, sources thermales et leur exploitation « en collaboration avec le regret Jean Ané, lui même ancienne la mine de Salsigne.

Il s’est depuis spécialisé dans tout ce qui touche au marbre et participe aux travaux de l’inventaire des marbres d’Occitanie, dans le cadre de la filière pierre sèche-ardoise, marbre et granit, à vrai dire, tout ce qui à trait à la pierre.

Depuis 5 ans, il préside l’association : « Des amis du musée du marbre Bannière de Bigore », qui reste le principal musée de ce type en France.

Découvrez aussi d’autres ballades et randonnées géologiques :

Références

Sur le web:

Livres

Copyrights: Vivien Laïlle, Copyright Goldsnoop.com 2020, droits réservés.

Photos: Vivien Laïlle, droits réservés.

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