Cours d’orpaillage : chercher de l’or sur les placiers marins (plages des littoraux)
⚠️ ATTENTION !
- La préservation des biotopes et écosystèmes étant notre priorité majeure, nous vous rappelons que de nombreuses plages en France Métropolitaine sont souvent classées Zones Natura 2000. Donc très fréquemment, la prospection aurifère y est strictement interdite, dans le but de préserver les configurations des lieux de toutes dégradations humaines. La conservation de la faune, la flore, de l’environnement sont votre priorité et vous devez respecter ces règles simples! La carte des zones interdites et protégées Natura 2000 sont disponibles ici et ici. Soyez responsables et raisonnables, afin qu’il n’y ait pas d’abus à cause de minorités et de personnes irresponsables pouvant engendrer des restrictions et interdictions supplémentaires. Faîtes honneur à votre passion, soyez sérieux, ne faites pas n’importe quoi !
- En général, la mer, l’océan, les falaises, les éboulis, sont des environnements qui peuvent être dangereux pour les personnes inexpérimentées (et même expérimentées). Vous devez garantir votre sécurité et celle de vos accompagnants, soyez vigilant et ne prenez pas de risques inconsidérés ! Surveillez la météo et la montée des eaux et prenez conscience que même si le paysage est beau, vous devez anticiper les risques. N’hésitez pas à faire des repérages, à différentes heures de la journée, afin d’observer l’évolution de la configuration du terrain à explorer. Ne prospectez JAMAIS pendant des tempêtes ou lors des marées hautes. Là aussi, ne faites pas n’importe quoi et faites preuve d’un minimum de bon-sens ! La mer, l’océan peuvent être dangereux…
INTRODUCTION :
Mes chers amis bonjour !
Votre fidèle et dévoué serviteur est heureux de vous retrouver et surtout, je souhaite vous faire part de mes meilleurs vœux pour cette nouvelle année 2022, qui certes démarre difficilement, avec une ambiance générale difficile, la peur du lendemain, les incertitudes et de nombreux problèmes à résoudre partout dans le monde entier.
Cependant, il faut garder la foi, le moral, ne jamais désespérer, ne pas noircir vos cœurs mes amis ; la recherche et la prospection sont les meilleurs remparts contre la toxique bêtise et la laborieuse dystopie sociétale instaurée, en ces temps d’obscurantismes chroniques.
Ne vous laissez pas contaminer par les pensées négatives, restez positifs et concentrés, coûte que coûte…
Je souhaite aussi vous remercier tous pour votre fidélité, pour vos nombreux messages, emails et commentaires, toujours très constructifs et intéressants.
Comme la plupart des chercheurs d’or, vous faites peut-être beaucoup de prospections aurifères dans des cours d’eau (rivières, lacs, fleuves,…), dans lesquels les sables noirs jouent un rôle majeur dans la recherche de particules d’or.
Vous ne le savez peut-être pas, ou sans doute en avez-vous déjà eu l’intuition, mais pour celles et ceux qui habitent au bord de la mer ou de l’océan, ou bien pour les prospecteurs qui habitent près des littoraux maritimes, il existe des placiers marins aurifères.
Dans cet article, je vais vous présenter un dossier complet sur la prospection aurifère et l’orpaillage au bord de la mer, dont certains littoraux présentent des plages de sables avec des gisements aurifères secondaires qui méritent quelques recherches.
C’est d’autant plus intéressant, que si vous êtes en famille, ou avec vos enfants, cela vous permet d’avoir une activité de vacances ludique et intéressante, qui change un peu de châteaux de sables...
Le principal avantage de ces types d’endroits, c’est qu’ils peuvent être facile d’accès : le littoral français compte 19 193 km de côte selon le SHOM dont 5 500 km en métropole (réparties sur 4 façades maritimes, 885 communes, 26 départements et 11 régions).
Il y a de nombreuses zones littorales maritimes en France Métropolitaine, interdites à la prospection aurifère, ce sont des zones classées Natura 2000, que vous devez impérativement, en tant que prospecteurs sérieux et avisés, protéger, respecter et préserver. À bons entendeurs…
Avec un simple pan et une pelle, et un peu de recherches et d’opiniâtreté, vous pouvez partir à l’aventure et prospecter !
Je souhaite remercier notre ami prospecteur Athos Hellgoth, dont la générosité sans limites, et le sens du partage, nous permettent à tous de profiter de son travail et de ses recherches aurifères, de ses études sur les placiers marins.
Grâce à lui, nous disposons de nombreuses vidéos et illustrations à ce sujet qui témoignent et confirment la possibilité de trouver des particules d’or dans les littoraux.
Auteur: Vivien Laïlle – Téléphone: +33 (0)6 95 34 35 45 – Mail: vivien.laille@gmail.com.
Mots clefs : alluvions, sables noirs, sable noir, concentré, dépôt, dépôts, littoral, littorale, littoraux, océan, océanique, maritime, marin, mer, placier marin, placier océanique, placier maritime, paléo-canal, paléo-canaux, paléocanal, paléocanaux, weathering, chercheur d’or, eaux pluviales, éluvial, éluviaux, érosion, érosion des sols, lavage au pan, or alluvionnaire, orpaillage, orpaillage responsable, orpailler, orpailleur, orpailleurs, pan, pan américain, pluie, pluvial, prospecter, prospecteur, prospection aurifère, conglomérat, breccia, quartz, bedrock, bedrock rocheux, bedrock d’argile, grès, sandstone, mudstone, sol, terres rouges, gisement aurifères, gisement aurifère, gisement aurifère secondaire, gisements aurifères secondaires
Ci-dessous : Trois vidéos pour vous mettre dans l’ambiance et pour vous mettre dans le bain… Profitez de ces magnifiques décors maritimes. Prospecter sur les plages du littoral océanique est vraiment très agréable, car cela permet de profiter et de savourer des magnifiques paysages sauvages et spectaculaires. Cela change des vallées et des montagnes… Ici dans le Sud Ouest de la France. C’est la bonne occasion pour réaliser des promenades ou des explorations géologiques seul, avec des amis ou en famille. Pour vous avouer, je ne suis pas du tout habitué de ces paysages très particuliers et largement appréciables.
Pour mieux comprendre le processus et le concept de Weathering, je vous invite à lire l’article intitulé Cours d’orpaillage: Géochimie, mobilisation et précipitation de l’or dans les cycles d’érosions, que vous pouvez lire ici. En tant que prospecteur, vous devez bien comprendre ces principes.
Ci-dessous : Mon ami Athos Hellgoth, prospecteur très expérimenté, récupère des sables noirs d’une plage de Bretagne, pour laver les substrats et concentrer les matériaux les plus denses et lourd, avec un pan. Comme il le démontre par ces clichés, il est possible de trouver des paillettes et des grains d’or dans les dépôts de sables nos de nos plages. Ces sables noirs, tendent à contenir de l’or très fin, dont certaines particules peuvent même flotter. Il est recommandé pendant le lavage au pan d’utiliser un peu d’eau savonneuse, afin de changer la tension de surface, pour éviter la flottaison des particules les plus légères. L’or est lourd, nous le savons, mais ce paradoxe est à prendre en compte et il est possible de perdre des particules d’or lors du lavage. Beaucoup de prospecteurs ne croient pas en ce phénomène physique, pourtant bien réel, que j’ai moi-même pu observer et confirmer. Cela est très déroutant…
Ce que vous devez chercher : les sables noirs
Vous marchez sur la plage, vous vous promenez au bord de la mer, vous êtes des observateurs naturalistes infatigables et curieux, vous appréciez le vent, le bruit des vagues, la faune et la flore…
Mais ne vous êtes vous pas demandé pourquoi, parfois, il y a des bandes d’un sable plus sombre, de couleur brune ou noir, des dépôts localisés qui se démarquent du sable clair omniprésent ?
Ces dépôts noirs doivent être l’objectif de vos recherches en tant que prospecteurs, et doivent capter votre attention.
Nous les chercheurs d’or, nous appelons cela des sables noirs.
Ci-dessous : une colline composée de différentes couches de sédiments plus ou moins oxydés (ocres, brunes, vertes, bleues), et aussi composé d’argiles colorées prometteuses (bleues, grises, jaunes)… Les sédiments de la colline s’écroulent directement sur la plage, à cause des intempéries et de l’érosion incessante des vagues à marée haute. Cet endroit est dangereux et il faut être vigilant. En contre-bas, il est possible d’observer des dépôts de sables noirs.
Ci-dessous : voici comment les dépôts de sables noirs peuvent se révéler pendant une exploration géologique au bord d’une plage du littoral de l’Océan Atlantique. Nous voyons très bien une différence de contraste et de couleurs entre les sables rose clair ou blanc omniprésents, et les sables bruns ou noirs localisés. Il faut apprendre à bien exercer son œil pour bien les repérer, et surtout savoir ce que l’on cherche…
Ci-dessous : Athos Hellgoth rempli un pan de substrats de sables noirs, en provenance directe d’un dépôt, dont on peut constater la présence de plusieurs couches successives, alternant des sables blancs et des sables noirs. Au centre, il est possible de voir une vraie concentration. Les substrats récoltés seront ensuite récupérés puis lavés au pan américain, afin de concentrer les matériaux les plus lourds et les plus denses, dont l’or (s’il y en a).
Il faut bien comprendre que les dépôts de sables noirs métallifères, peuvent être des indices majeurs pour la prospection aurifère, exactement comme dans les rivières et les fleuves des montagnes.
Les paillettes et les grains d’or tendent à être présents dans ces sédiments, surtout s’ils reposent directement sur du bedrock rocheux ou du bedrock d’argile.
Cependant, ce n’est pas systématique, ce n’est pas parce qu’il y a des sables noirs, qu’il y a obligatoirement de l’or, c’est un peu plus subtil qu’il n’y parait ; cela dépend aussi du contexte géologique et des aléas de la physique.
C’est une question de densité : l’or étant lourd, il traine souvent avec ces copains lourds aussi, citons par exemple le grenat, les hématites, zircon, magnétite, plomb, fer rouillé,…
Parfois on peut trouver d’importantes quantités de sables noirs, et ne pas trouver d’or du tout…
L’ayant vécu et constaté personnellement, cet état de fait peut parfois engendrer quelques déceptions… même s’il ne faut surtout pas se décourager.
ASTUCE : Une technique intéressante en zone peu polluée anthropiquement pour localiser des sables noirs métallifères sur les plages ou dans les rivières, est d’utiliser un aimant, qui sert de détecteur de particules ferreuses. Certains prospecteurs utilisent cette méthode en plus de l’observation visuelle et ils peuvent ainsi juger la qualité des sables noirs (présence de particules lourdes comme des hématites, de la magnétite, ou du fer…).
Apparences des dépôts de sables noirs sur les plages
Il existe dans la nature, dans certaines régions du monde, des plages dont certaines peuvent contenir d’importants dépôts de sables noirs.
Je ne parle pas ici de plages de sables noirs volcaniques, saturées en fer, qui sont des exceptions, comme on peut trouver par exemple à Tenerife dans les Îles Canaries, en Martinique dans les Antilles, ou dans d’autres contrées riches en activités volcaniques.
Ci-dessus : un exemple de plage de sables noirs volcaniques, à Puerta de la Cruz, sur l’île espagnole de Tenerife, dans les îles Canaries, dans l’Océan Atlantique. Ces types de plages sont saturées en oxyde de fer, d’ailleurs le détecteur de métaux ne fait que sonner ! Ayant réalisé quelques tests de prélèvements des sables noirs et des lavages au pan, je n’ai rien trouvé dans les concentrés. Cet exemple sert à illustrer la différence entre les plages volcaniques et les plages classiques qui sont le centre de notre étude.
Les plages qui nous intéressent, sont composées principalement de sables clairs, ou blanc, mais des zones très localisées peuvent être très sombre, cela peut même parfois être observé depuis les vues satellites (Google Earth).
Les étendues de dépôts de sables noirs, constituent parfois plusieurs bandes parallèles plus ou moins larges, cela dépend des variations du niveau de la mer, mais aussi de la puissance des vagues, et de l’impact des tempêtes successives hivernales ou pendant les saisons cycloniques.
Le vent est aussi une force importante à prendre en compte, qui joue un rôle majeur, car il va trier les particules légères qui vont s’envoler facilement, tandis que les matériaux denses et lourds resteront sur place plus longtemps.
Les accumulations de sédiments de sables noirs sur des plages sont des phénomènes visibles dans le monde entier, qui sont parfois spectaculaires, comme vous pouvez le constater sur ces photographies ci-dessous, qui sont de très bons exemples.
De quoi sont composés les sables noirs des plages ?
En fait, pour simplifier les sables noirs sont composés de particules lourdes qui se sont concentrées en ces différents endroits.
Les sables noirs des plages sont composés :
- D’éléments métalliques oxydés lourds, d’hématites, de particules de fer,
- de sulfures métallifères (pyrite, galène, chalcopyrite),
- de quartz de différentes couleurs : transparent, rose, rouge, brun, jaune… Le quartz est une espèce minérale du groupe des silicates et composé de dioxyde de silicium.
- de grenats sont un autre composant essentiel, très souvent de couleur rouge vif à l’éclat translucide. Le grenat provient de certaines roches métamorphiques érodées au fil du temps.
- de zircons sont aussi présents fréquemment dans les sables noirs.
Ci-dessous : Je vous présente des paillettes d’or découvertes dans des sables noirs d’un gisement d’or secondaire marin d’une plage en Bretagne. Suite à un affinage de lavage au pan des alluvions d’un dépôt de sables noirs.
Ci-dessous : des prises de vues photographiques, faites au microscope optique, détaillent les différents types de minéraux qu’il est possible de rencontrer au dans les concentrés lourds du fond du pan, après lavage.
CHOISIR UN BON MICROSCOPE
Pour bien analyser et observer les différentes particules contenues dans les concentrés de sables noirs lavés au pan, un microscope optique est nécessaire. J’utilise pour ausculter les alluvions un microscope NOVEX P-20 LED, une marque hollandaise, dont je suis très satisfait et que je vous recommande.
Vous pouvez aussi pour réaliser les observations des sables noirs, utiliser un microscope numérique DINO-LITE, qui présente l’avantage d’être doté d’une caméra photographique numérique, relié directement en USB à un ordinateur. Il existe de nombreux modèles.
Ma préférence va au microscope optique, parce que les microscopes numériques, sont électroniques, et si cela tombe en panne, plus rien ne fonctionne, et impossible de faire des observations.
En outre, la vision binoculaire d’un microscope optique pour trier, observer et isoler les particules d’or assurent une vision en relief indispensable pour bien apprécier les couleurs, textures, reliefs des alluvions.
Enfin, je peux coupler avec un adaptateur un appareil photo smartphone pour réaliser des belles prises de vues photographiques au microscope, cela me convient parfaitement pour réaliser les travaux que je dois accomplir.
Les gisements aurifères secondaires côtiers (littoraux et plages océaniques)
Dans ce chapitre, je vais tenter de vous expliquer certains concepts clefs que vous devez bien comprendre.
Le long des littoraux maritimes, des dépôts de sables noirs peuvent s’accumulés à divers endroits :
- À cause des flux incessants des eaux de la mer/océan,
- à cause des phénomènes des marées successives (le flux et le reflux),
- à cause des tempêtes ou des activités cycloniques dans certaines régions du globe.
Variation dans l’espace et dans le temps :
- Les dépôts de sables noirs se déplacent perpétuellement, sans arrêt, au fil du temps, et de la météo.
- Ils peuvent être présents un jour à tel endroit, et disparaître au bénéfice d’un autre endroit.
Les prospecteurs habitués de l’exploration des placiers aurifères maritimes le savent bien, en y allant tous les jours, les localisations des dépôts et leurs teneurs et concentrations en métaux lourds varient quotidiennement et en permanence.
D’ailleurs certains chercheurs d’or, spécialisés dans les placiers marins, y réalisent des investigations presque quotidiennement, ou très régulièrement, au fil des évolutions des déplacements des zones de dépôts aurifères.
Les tempêtes peuvent parfois révéler et faire apparaître des nouveaux dépôts de sables noirs jusque-là cachés par des sédiments.
Inversement, ces mêmes tempêtes peuvent faire disparaitre des zones de dépôts découverts récemment.
Il y a donc un aspect aléatoire dans ces types de gisements aurifères secondaires.
D’autres agents de remaniement importants sont actifs le long de la côte
Tout d’abord, il est important de comprendre les mécanismes par lesquels l’eau (lacs, mers, océans) peut concentrer les minéraux lourds le long des rivages :
- La marée lunaire/solaire,
- les mouvements perpétuels des vagues, la houle,
- l’érosion côtière et du littoral,
- les variations du niveau de la mer quotidiennes,
- les tempêtes, les cyclones,
- les variations du niveau de la mer au fil des temps géologiques.
Observez comment, au fil du temps, le niveau des mers et des océans change et, par conséquent, les proportions avec les concentrations peuvent être différentes.
Si nous considérons l’échelle des temps géologiques, sur plusieurs milliers ou millions d’années, les terrasses marines ont tendance à être d’anciens gisements d’or secondaires, et peuvent aujourd’hui ne pas être submergés et accessibles, tandis que d’autres gisements d’or secondaires peuvent être submergés et inaccessibles.
Dans la mesure où le niveau des mers ou des océans sont au plus bas, à cause des périodes glaciaires par exemple, des fleuves et des rivières entament le littoral, et l’activité fluviale continue inexorablement par gravité, ce qui peut avoir généré des paléocanaux enfouis dans les temps anciens, lors de la remontée des eaux. Ces phénomènes prennent du temps.
Les marées océaniques lunaires et solaires
La marée est la variation de la hauteur du niveau des mers et des océans, causée par la combinaison des forces gravitationnelles dues à la Lune et au Soleil et des forces d’inertie dues à la révolution de la Terre autour du centre de masse du couple Terre-Lune et de celui du couple Terre-Soleil, le tout conjugué à la rotation de la Terre sur son axe.
Lors de la pleine lune et de la nouvelle lune, c’est-à-dire lorsque la Terre, la Lune et le Soleil sont sensiblement dans le même axe (on parle de syzygie), l’influence des corps célestes s’additionne et les marées sont de plus grande amplitude (vives-eaux).
Au contraire, lors du premier et du dernier quartier, lorsque les trois corps sont en quadrature, l’amplitude est plus faible (mortes-eaux).
Le courant de marée montante se nomme flux ou flot, le courant de marée descendante se nomme reflux ou jusant.
Selon l’endroit de la Terre, le cycle du flux et du reflux peut avoir lieu une fois (marée diurne) ou deux fois par jour (marée semi-diurne) ou encore être de type mixte.
Le niveau le plus élevé atteint par la mer au cours d’un cycle de marée est appelé pleine mer (ou couramment marée haute).
Par opposition, le niveau le plus bas se nomme basse mer (ou marée basse).
Pleine mer devant le port de Saint-Hélier à Jersey. Basse mer devant le port de Saint-Hélier à Jersey.
Lorsque la mer a atteint son niveau le plus haut ou le plus bas et semble ne plus progresser, on dit que la mer est étale.
Parler de « marée haute » et de « marée basse » est le plus courant, bien que le mot marée désigne normalement un mouvement.
Les marées les plus faibles de l’année se produisent normalement aux solstices d’hiver et d’été, les plus fortes aux équinoxes de printemps et d’automne.
Ce mouvement de marée est le plus visible, mais il n’est pas limité aux eaux : des marées, presque invisibles, affectent aussi l’atmosphère (marées atmosphériques) et toute la croûte terrestre (marées terrestres), bien que dans une moindre mesure.
Par conséquent, ce que nous percevons sur les côtes est en fait la différence entre la marée crustale et la marée océanique.
Plus généralement, en raison des lois de la gravité, les objets et fluides célestes sont l’objet de forces de marée à proximité d’autres corps (Io, satellite rapproché de Jupiter, est soumis à des forces de marée colossales, c’est la raison pour laquelle, c’est un corps avec une forte activité volcanique, à cause de la friction des roches en son sein entrainant la fusion magmatique).
Les marées sont dues à la déformation des océans par les forces d’attraction de la Terre et des corps célestes les plus influents (la Lune et le Soleil), ainsi que de l’effet de la force centrifuge due à la rotation de la Terre autour du barycentre Terre-Lune.
Il s’exprime de façon différente en chaque point du globe, en raison de nombreux effets additionnels : inertie du déplacement de l’eau, effets induits par la marée elle-même et les déformations terrestres, propagation des ondes différentes induites par des facteurs tels que la force de Coriolis, la taille et la forme des bassins (ouverts ou fermés, profond ou pas), etc.
Selon la loi universelle de la gravitation, les masses liquides des mers et des océans sont attirées par les objets célestes les plus influents : la Terre, la Lune et le Soleil.
En particulier, le point le plus proche de la Lune est plus attiré que le point à l’opposé.
Une première composante de la force de marée résulte donc de la différence d’attraction entre celle de la Terre et de celle de la Lune, selon le barycentre Terre-Lune.
Le même phénomène existe pour l’ensemble des astres, et en particulier pour le Soleil, qui, bien qu’éloigné de la Terre, exerce une forte influence en raison de sa masse élevée.
D’autre part, la Terre tourne autour du barycentre du système Terre-Lune, ce qui soumet les objets situés à sa surface à une force centrifuge. De façon simplifiée, la marée résulte donc de la combinaison de ces deux forces :
- La force résiduelle résultant de la combinaison des différentes forces d’attraction ;
- une force centrifuge due à la rotation du système Terre-Lune.
C’est la combinaison de ces deux facteurs qui explique la présence de deux « bourrelets d’eau » de part et d’autre de la Terre selon l’axe Terre-Lune.
Il s’ensuit une déformation de la surface des mers, mais aussi des sols, qui diffère donc de ce qu’elle serait sans la présence de la Lune et du Soleil.
Pour la mer, on peut comparer cette déformation à une énorme vague qui serait de forme régulière si les fonds des océans « étaient réguliers et s’il n’y avait pas de côtes ».
Il convient d’ajouter que la rotation diurne de la Terre sur elle-même n’est pas à l’origine physique — au sens strict — du phénomène de marée.
En revanche, elle participe au phénomène en ce que la rotation vient localement moduler l’effet de la marée, un même lieu du globe voyant un potentiel générateur variant dans le temps du fait de la combinaison du mouvement de rotation et des mouvements relatifs des corps perturbateurs par rapport à la Terre.
L’attraction lunaire et solaire peut faire monter d’énormes masses d’eau ; dont les résultats sont de marées.
Le niveau du bassin peut également varier de plusieurs mètres de hauteur.
Ce processus est rythmé et chaque jour les deux phases se succèdent.
L’intensité des phénomènes est donnée par la somme ou la soustraction des différentes forces d’attraction et par la distance de ces sources (planètes, lune et soleil).
La présence et l’absence de l’eau et le mouvement associé permettent de retraiter les sédiments localement.
Les granulés superficiels légers sont déplacés vers le large, les plus gros lourds se concentrent avec le temps, qui peuvent être emportés avec plus de difficulté.
Les mouvements des vagues de l’océan
Les mouvements des vagues ou la houle sont des phénomènes qui agissent le long du littoral et sont les résultats de mouvements internes complexes associés à la masse d’eau, grâce aux marées et au vent.
Des frictions, qui génèrent des ondulations et des ondes de surface sont provoqués par l’action des masses d’air en mouvement qui rentre directement en contact avec la surface de l’eau des mers ou des océans.
Ensuite, la propagation des ondes des vagues dans l’eau se déplace et s’approche du rivage et finit par s’éteindre sur le littoral, fournissant de l’énergie cinétique propice à la concentration de minéraux lourds, en fonction de leur densité.
Développement des vagues de la mer
Comme nous l’avons vu, les mouvements des vagues des mers et des océans sont générés par l’action du vent au contact de la surface de l’eau (friction).
À cause de ce phénomène physique perpétuel, de jour comme de nuit, partout dans le monde entier, l’énergie cinétique accumulée dans l’eau par le vent est transmise à la masse aqueuse sous-jacente et cela entraine des mouvements circulaires, qui décroissent en profondeur jusqu’à disparaître.
Des courants sont également générés par les densités différentes des eaux de mer (teneur en sel, température variable).
L’influence des mouvements des vagues est localisée préférentiellement le long de l’estran et du rivage.
L’estran : zone de balancement des marées, zone de marnage, zone intertidale ou replat de marée également appelé foreshore en sédimentologie, est la partie du littoral située entre les limites extrêmes des plus hautes et des plus basses marées.
Le rivage est la partie de la terre qui borde une mer, la zone limite entre la terre ferme et une étendue d’eau salée, sans que des frontières précises soient géographiquement définies. La grande variabilité des rivages est fonction de la composition géologique du secteur, de sa topographie, de son climat.
Au fil du temps, des zones d’enrichissements localisés (également appelés gisements d’or secondaires côtiers ou gisements d’or secondaires marins) peuvent être générés en fonction de la position du rivage le long des côtes ; avec de l’expérience et de l’observation, un bon prospecteur est capable de les identifier.
Les vagues entrent en collision avec le rivage, effectuant un remaniement local dans les sédiments les plus superficiels, qui absorbent l’énergie du mouvement des vagues.
Les vagues transportent et retirent les sédiments plus fins et plus légers, concentrant sur place les sédiments lourds qui bougent moins.
L’autre conséquence des mouvements des vagues est que les petits sédiments de type graviers ou galets subissent en permanence des mouvements et des frottements avec les particules adjacentes, tendant à diminuer leur taille par abrasion mutuelle, pour se transformer en sables.
Dans ce type d’environnement, on a tendance à trouver des gisements constitués de sédiments très arrondis ou riches en minéraux résistants comme le quartz et le zircon, qui sont des minéraux très abrasifs.
Dans certaines portions du littoral, les éléments les plus fins font totalement défaut en raison d’un processus d’extraction répétitif.
Érosion côtière perpétuelle
L’érosion des matériaux des composants les roches des falaises, collines, terres, entraine la décomposition et l’oxydation des substrats, et leur réduction en sables, pouvant se déposer puis générer de nouvelles rives et à d’autres endroits.
Cela a pour conséquence un renouvellement permanent des matériaux au sein des plages des littoraux.
La proximité d’un cône alluvial avec les gisements aurifères fluviaux secondaires associés à l’érosion des côtes augmente la possibilité d’enrichissement des plages voisines, par l’apport d’alluvions en provenance des plaines et des montagnes, parfois distantes de plusieurs centaines de kilomètres de l’embouchure ou du delta.
La présence avérée d’or en amont est d’une importance considérable, en l’absence d’un enrichissement localisé, la plage ne produira pas de sédiments enrichis en or.
Variation du niveau de la mer à travers les temps géologiques
Tout au long de la longue et tumultueuse histoire géologique, le niveau relatif de la mer a considérablement varié à la hausse ou à la baisse, en raison des changements climatiques dont les causes sont très diverses.
L’eau de la planète se trouve dans trois états d’agrégation différents :
- Solide (glacier, calottes polaires, glace, pergélisol),
- liquide (rivières, lacs, mers, océans),
- gazeux (atmosphère).
Par exemple, les événements plus ou moins longs d’âges glaciaires a eu pour conséquence d’abaisser le niveau relatif de la mer par le passé.
En cas de baisse du niveau de la mer, le résultat est que les côtes et les anciens placiers côtiers créés se retrouveront dans des parties plus élevées.
– (i) depuis l’ère primaire, c’est à dire pour les 350 derniers millions d’années. Au cours de cette période de temps, le niveau marin varie fortement avec des amplitudes pouvant atteindre 380 mètres et avec des hauts niveaux marins connus à plus de 250 mètres au-dessus du niveau marin actuel ;
– (ii) à la fin de l’ère Tertiaire et au cours du Quaternaire, précisément pour les 3,5 millions d’années. Durant cette période, le niveau marin varie avec une amplitude comprise entre 30 et 130 mètres et une cyclicité de l’ordre de 40.000 ans, passant progressivement à 100.000 ans il y a entre 1,2 millions d’années et 800.000 ans (on parle de la « Révolution du Pléistocène Moyen », dont l’origine est encore très débattue dans la communauté scientifique) ;
– (iii) depuis le dernier maximum glaciaire, équivalent au dernier 20.000 ans. Le niveau marin passe au cours de cette période de –130 mètres sous le niveau actuel jusqu’au niveau que nous connaissons actuellement. La vitesse de remontée du niveau marin atteint jusqu’à 12 mm/an (1,2 m/100 ans) sur cette période. Un zoom sur l’évolution futur du niveau marin est finalement proposée. Elle s’appuie sur les projections de l’évolution des températures atmosphériques proposée par le GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), et prévoit un niveau marin jusqu’à 1m plus haut que l’actuel à l’horizon 2100.
Les causes de l’évolution du niveau marin diffèrent d’une époque à l’autre. En effet, si l’évolution des masses continentales et des bassins océaniques (liée à la tectonique des plaques) explique majoritairement les variations du niveau marin à l’échelle des derniers 350 millions d’années (variations du contenant), ce sont les variations du climat et du volume de glace continental (glaciers, calottes glaciaires ; cf. le poster s’intéressant aux cycles de Milankovic et à son impact sur le climat) qui contrôlent l’évolution du niveau de mer (variations du contenu) au cours des derniers millions d’années (en particulier depuis le début du Quaternaire, il y a 2,6 millions d’années). La dilatation thermique des océans (sous l’effet de la hausse moyenne des températures atmosphériques) et la fonte des glaciers et calottes glaciaires aux hautes latitudes expliquent la hausse actuelle du niveau marin (1-2 mm/an). Source : ©Ifremer.
Ces variations du niveau relatif des océans entrainent la naissance d’une multitude d’incisions fluviales avec la genèse de paléocanaux, ensuite comblés lors de la transgression (montée du niveau relatif de la mer).
L’action du niveau de la mer peut donc générer différentes terrasses côtières au cours du temps, qui sont au moment de l’observation contemporaine, soit immergées, soit loin à l’intérieur des terres, parfois à plusieurs dizaines de kilomètres, en fonction de la configuration des paysages et de la pente du littoral.
Les enrichissements en or ont tendance à être localisés dans des endroits et à des époques où le niveau relatif de la mer n’a pas trop varié pendant une durée suffisamment longue sur plusieurs années, générant un nouveau littoral stabilisé.
Un autre phénomène est à prendre en compte : l’abaissement du niveau relatif de la mer entraîne également une augmentation de la différence du dénivelé entre les sources des cours d’eau depuis les montagnes vers les embouchures ou deltas, avec pour conséquence un rajeunissement du réseau hydrographique en amont, associé à une plus grande érosion.
Cela génère une érosion brutale le long des tracés des cours d’eau à la recherche de conditions de stabilité plus performantes, avec comme moteurs principaux la gravité et le pouvoir solvant de l’eau et l’abrasion des matériaux transportés.
Des terrasses d’érosion et des abandons d’anciens chemins fluviaux sont généralement associés.
Dans le cas contraire, du fait de l’élévation du niveau de la mer, le fleuve a tendance à diminuer sa vitesse et son énergie le long de son trajet en raison d’un différentiel d’altitude de plus en plus faible par rapport aux sources et au delta du cône.
La rivière a tendance à se déposer, montrant des morphologies curvilignes et sinueuses et génère des terrasses de dépôt au fil du temps.
Transgression et intrusion marine
Le niveau de la mer est très variable au cours des temps géologiques.
La transgression est l’événement selon lequel le niveau de la mer diminue (et la calotte polaire augmente).
En revanche, l’infiltration se produit lorsque les masses d’eau remontent vers l’arrière-pays.
Selon ce principe, les gisements aurifères secondaires côtiers peuvent être à différentes altitudes, certains vers l’arrière-pays (terrasses marines) et d’autres immergés.
Ils sont la somme d’innombrables épisodes exceptionnels lors de phénomènes de transgression et d’intrusion marine.
Les tempêtes et les cyclones
Les tempêtes sont d’une importance fondamentale.
En fait, leur grande énergie génère un mouvement des vagues très intense qui peut éroder, déposer et retravailler de vastes zones côtières, produisant des placers aurifères à haute teneur.
Ce phénomène est accentué dans les zones côtières appelées golfes.
La mer a tendance à concentrer les sédiments lourds le long de la côte adjacente à l’éventail du delta des rivières aurifères.
Un autre aspect à considérer est de savoir s’il y a eu dans le passé des glaciers qui ont dépassé l’exutoire de la vallée et ont atteint le bassin.
Il existe parfois des phénomènes exceptionnels, comme par exemple la simultanéité combinée d’une grande marée ou marée de vives-eaux avec une grosse tempête, dont l’énergie cinétique cumulée va considérablement remanier les plages et les littoraux, avec une augmentation importante du niveau de la mer et une érosion parfois destructrice de la côte, pouvant parfois engendrer des dégâts humains et matériels et des inondations dans les terres.
NB. Les grandes marées ou marées de vives-eaux se produisent lorsque la Lune et le Soleil se trouvent en conjonction ou opposition (on parle de syzygie) par rapport à la Terre (situation de pleine ou de nouvelle lune) : leurs forces d’attraction s’ajoutent.
Vidéos de prospections aurifères : sables noirs des plages
Maintenant, je vous propose de passer à la pratique, avec des vidéos de qualité, des exemples concrets de prospection dans des contextes de placiers aurifères marins océaniques.
Toutes les vidéos ci-dessous ont été produites et réalisée par Athos Hellgoth, un prospecteur et chercheur d’or expérimenté basé en France, qui nous donne la chance et le privilège de nous partager ces expériences et son savoir-faire dans le cadre des placiers aurifères marins au bord des littoraux.
Vidéo de prospection aurifère de notre ami Athos Hellgoth, intitulée If you want to find more gold in the sands then you must see this video immediately ! (traduction en français : Si vous voulez trouver plus d’or dans les sables, vous devez voir cette vidéo immédiatement !), dont le lien direct pour la consulter est ici : https://youtu.be/USBPswcEVPY Notez que le prélèvement des sables noir est réalisé sur du bedrock rocheux, qui donne plus de chance de trouver des particules lourdes, dont les paillettes d’or.
Dans cette vidéo intitulée Analyses conglomerates and clays to find gold (traduction en français : Analyse les conglomérats et les argiles pour trouver de l’or), dans laquelle Athos Hellgoth nous démontre l’intérêt d’étudier les substrats décomposés des conglomérats et les poches de glaise en bordure des plages. Cette vidéo est disponible ici directement : https://youtu.be/PvUJz8lWXBI
Une autre vidéo intéressante intitulée How to pick up gold particles in black sands (personal method) (traduction en français : Comment ramasser des particules d’or dans les sables noirs (méthode personnelle)). Athos Hellgoth procède à un prélèvement de substrats de sables noir sur une plage, puis les lave au pan américain. Lien direct vers la vidéo ici : https://youtu.be/Nv-v6g0IAik
Vidéo intitulée I scratch the bedrock and pick up the gold ! (traduction française : Je gratte la roche et ramasse l’or !), dont le lien est : https://youtu.be/Ub9BcQCmgZE Athos Hellgoth travaille sur le bedrock en bordure d’une plage, à la base d’un affleurement rocheux, afin de le réduire en poudre avec une pelle. Il récolte les substrats aurifères pour les laver au pan. Les concentrés révèlent la présence de paillettes d’or. Comme dans les rivières ou les cours d’eau, les bedrock présentent des intérêts notables pour les prospecteurs d’or.
Vidéo intitulée Very strong weathered conglomerate filled with gold (traduction française : Conglomérat altéré très solide rempli d’or), dont le lien direct est ici : https://youtu.be/MOQ9SHczGM0 Ici le prospecteur récupère des substrats décomposés, altérés et oxydés juste au-dessus du bedrock, au pied d’un affleurement rocheux propice. Le lavage au pan des alluvions va révéler, dans les concentrés, des paillettes et grains d’or visibles.
Une vidéo intitulée The main indicator fo finding gold in the sands ! (traduction : Le meilleur indicateur pour trouver de l’or dans les sables !), dont le lien est directement consultable ici : https://youtu.be/oH7HAQenWCs Rechercher les dépôts de sables noirs sur les plages, directement posés sur le bedrock d’argile ou de roche, augmente les chances de trouver des particules d’or, après un lavage au pan des substrats récoltés.
Vidéo intitulée Gold snipping with porthole gold nugget find (traduction française : GOLD SNIPPING avec hublot recherche de pépites d’or), que vous pouvez visionner ici : https://youtu.be/a2xPZsxkpGk Le prospecteur Athos Hellgoth utilise un bathyscope (ou batiscope ou aquascope), afin de repérer des pépites d’or sous l’eau, dans les interstices du bedrock rocheux. C’est une technique qui permet de trouver des grains d’or plus gros uniquement si le terrain est propice à ce type de recherches et si son utilisation est justifiée. Une méthode qui d’ailleurs utilisée aussi dans les cours d’eau par certains prospecteurs partout dans le monde entier.
Vidéo intitulée A treasure in the sea sand (traduction en français : Un trésor dans les sables de la mer), que vous pouvez consulter directement ici : https://youtu.be/JDQggJbeliY Encore une belle démonstration de la présente de grains et de paillettes d’or de placiers marins, au bord de la mer.
Une vidéo intitulée The dream spot for a gold digger ! (traduction en français : Le spot de rêve pour un chercheur d’or !), dont le lien vers la vidéo ici : https://youtu.be/QivPHaBy9iM Comment identifier les dépôts de sables noirs sur les plages du littoral.
Vidéo intitulée Panning beaches how to find gold easily ? (traduction en français : Lavage au pan dans les plages comment trouver de l’or facilement ?), dont le lien direct vers la vidéo ici : https://youtu.be/REOhesnOeWQ
Vidéo d’Athos Hellgoth intitulée Panning beaches clays analyse sands and bedrocks to find gold (traduction en français : Laver au pan les argiles des plages, analyser les sables et les substrats rocheux pour trouver de l’or), via le lien direct vers la vidéo ici : https://youtu.be/og-3TQEt-us
Une vidéo intitulée Testing substrates to find more gold (traduction en français : Tester les substrats pour trouver plus d’or), dont le lien direct est ici https://youtu.be/aTGFpTAs5Lc Lavage au pan de substrats de concentrés de sables noirs, prélevés juste au-dessus du bedrock d’argile.
Vidéo intitulée I wash sands to find gold (traduction en français : Je lave des sables pour trouver de l’or), pouvant être consultée directement ici : https://youtu.be/55G4EjRjb3s Une autre démonstration de lavages de sables noirs dans un contexte de placier marin.
Une dernière vidéo d’Athos Hellgoth intitulée Orpaillage, où trouver plus d’or dans les sables ?, dont le lien direct est ici : https://youtu.be/XNcC0GzQ3hw A la recherche de sables noir aurifères sur les plages.
Prospection aurifère des placiers marins : indices géologiques
Dans cette section, je vais essayer de vous présenter quelques indices utiles en prospection aurifère, pour vous aider à exercer votre œil.
Nous allons évoquer les indicateurs suivants :
- Les quartz,
- les conglomérats,
- la brèche ou breccia,
- le bedrock d’argile,
- le bedrock rocheux,
- les couches sédimentaires rouges oxydées décomposées.
Le quartz, quartz fumé, quartz ferreux oxydé
Les prospecteurs adorent les quartz, sous la forme de galets de graviers ou de débris, car ce sont des très bons indicateurs potentiels de zones aurifères.
Surtout si le quartz observé est riche en impuretés et en oxydes ou sulfures métalliques.
C’est le cas le quartz de couleur sombre, brune, rouge, ocre, grise, ou avec des inclusions diverses.
Les conglomérats ou brèches (breccia) ferreux oxydés
Les conglomérats ou breccia les plus propices à contenir des particules d’or, sont ceux qui sont composés d’un ciment ferreux oxydé de couleur brune, ocre, jaune, rouille, marron ou noire.
Les plateaux de bedrock d’argile
Les plateaux d’argiles ou de glaises cimentées ou pétrifiées sont des bedrock qui ont tendance à contenir, en leur sein, ou au -dessus, des sables noirs aurifères.
Ils jouent le même rôle que les bedrock de rochers, à la différence que les glaises, les argiles, sont d’excellents pièges à particules d’or ; ils se comportent comme de la colle ou de la glue à paillettes et gains d’or.
Récolter les alluvions ou les sables noirs qui reposent dans les trous, crevasses ou rifles du bedrock d’argile, souvent riches en glaises ou argiles meubles tend à y trouver de l’or.
Parfois, broyer le ciment plus ou moins solide de certains bedrock d’argiles peut contenir, en le réduisant en poudre, et en lavant celles-ci au pan, des paillettes d’or.
Ces observations sont valables aussi bien dans les cours d’eau, que sur les plages des côtes océaniques ou maritimes.
Exemple d’un dépôt de sables noirs, posé sur du bedrock d’argile :
En creusant une zone de dépôt de sables noirs, le prospecteur tombe sur un bedrock d’argile cimenté.
Ces signes sont de très bons augures !
Les particules d’or ne pouvant pas tomber ou descendre plus bas, elles auront tendance à occuper et à se concentrer une zone de quelques centimètres d’épaisseur.
Le prospecteur n’hésite pas non plus à prélever dans son pan un peu de ciment argileux du bedrock altéré et oxydé, érodé.
Donc pour résumer :
SABLES NOIRS + BEDROCK D’ARGILE CIMENTE + BEDROCK D’ARGILE ALTÉRÉ DÉCOMPOSÉ = BON PLAN
Les dépôts sur le bedrock rocheux
Comme dans les cours d’eau à l’intérieur des terres, les bedrock rocheux présents sur les plages sont aussi d’excellents pièges à particules d’or et à matériaux lourds, y compris de sables noirs.
Plus précisément, les creux, trous, crevasses, rifles, interstices, anfractuosités, marmites, sont les principaux endroits à privilégier en tant que prospecteurs, pour y déceler d’éventuelles particules d’or.
Couches de roches sédimentaires rouges d’oxydes de fer en décomposition
D’une manière générale, les roches sédimentaires rouges (grès, sandstone, mudstone, breccia, conglomérats,…) ou terres rouges, les sédiments riches en oxydes de fer, de couleur ocres, jaunes, rouges, brunes ou marrons, surtout s’ils contiennent du quartz ou de la quartzite, méritent une attention particulière dans le cadre de la prospection aurifère.
Un cas particulier : la mine d’or de Pénestin, site naturel classé du Morbihan (Bretagne)
Le site de la Mine d’Or est unique en France par son intérêt écologique.
Sa falaise est le témoin du passage d’un ancien fleuve, qui s’écoulait au sein d’une vallée aujourd’hui disparue.
Une bordure de cette paléo-vallée est visible au nord de la falaise.
La falaise qui la surplombe constitue un site géologique d’intérêt international, pour son estuaire de fleuve fossile (paléo-canal).
Classement du site
La falaise ainsi qu’une partie du domaine public maritime correspondant est un site naturel classé par décret du 28 septembre 1989.
La prospection aurifère, en tant que tel, y est donc strictement interdite, nous présentons cet exemple concret pour ses intérêts géologiques, historiques et minéralogiques.
Histoire de la mine d’or de Pénestin
Le 5 juillet 1852, Charles Bonnefin écrit au maire de Pénestin après avoir réalisé un travail de prospection.
Il demande l’autorisation de déposer sur les bords de la « Grande Côte » — l’ancien nom de la Mine d’Or —, les résidus du lavage du sable dans lequel se trouvent des métaux précieux, notamment de l’or.
Il demande également de pouvoir construire une cabane et une rampe sur le site.
Le conseil municipal accepte sa demande et lui accorde une concession.
La plage de la Mine d’Or tire donc effectivement son nom de l’exploitation aurifère entre la fin du XIXe siècle et le début du XXe siècle.
L’or ne se trouvait pas dans une mine, mais à l’air libre, dans le sable sous forme de paillettes. Cependant, le lavage de tonnes de sables ne permettait d’extraire qu’une faible quantité d’or.
L’exploitation du site a par conséquent employé peu de main d’œuvre et n’a pas entraîné un effet de « ruée vers l’or », s’arrêtant dès le début de la première guerre mondiale.
Géologie de la mine d’or de Pénestin
Les falaises de la plage de la Mine d’Or à l’ouest du bourg de Penestin, hautes de 10 à 15 mètres et dont la verticalité est parfois rompue par des éboulis, sont caractérisées par leur coloration cuivrée.
Elles offrent sur près de 1 800 m une coupe orientée en gros N-S d’un système sédimentaire, dénommé «Formation de Pénestin» (sables, argiles et graviers de l’éocène-Würm).
Cette formation repose sur un socle de micaschistes briovériens très altérés en kaolinite.
Un grand accident décrochant N 110° limite les affleurements au sud.
La formation de Pénestin repose sur un substratum briovérien constitué au nord de micaschistes chloriteux sains, plissés et à foliation métamorphique faiblement pentée vers le sud.
Ils passent latéralement vers le sud à leurs produits d’altération avec des isaltérites puis des allotérites riches en kaolinite et en quartz, cette latérisation ayant lieu à l’Yprésien et au Lutétien supérieur.
Cette formation est subdivisée en trois unités lithostratigraphiques qui correspondent à deux périodes d’incision de vallées fluviatiles lors d’abaissement du niveau marin pendant plusieurs cycles glaciaires quaternaires situés entre −600 000 et −300 000 ans :
- l’unité 1 (2 mètres au maximum) est un conglomérat rouge brun consolidé à ciment ferrugineux hétérogène dont la coloration est héritée du fer des profils d’altération latéritiques. Ce conglomérat épais est constitué de blocs de quartz, de grès, de granite et de micaschiste de taille variable, parfois plus de 10 cm, d’origine locale ou plus lointaine. Ces galets présentent parfois une imbrication fruste, montrant un écoulement vers le nord-ouest, et quelques niveaux sableux de quelques décimètres d’épaisseur montrent des litages obliques de courants. Cette unité correspondrait au plus bas niveau marin avec la formation d’écoulements de débris donnant naissance à des cônes alluviaux dans la paléo-Vilaine ;
- l’unité 2 (2 à 7 mètres) montre des sables ocre très grossiers qui évoluent verticalement vers des sables très fins, des silts argileux et argilites avec rides de courants parfois opposés caractéristiques des courants de marée (faciès tidaux). Vers le nord, des litages obliques de sables grossiers à graviers anguleux indiquant des paléocourants vers le nord-ouest. Vers le sud, la granulométrie diminue en passant de sables moyens à grossiers mal classés jusqu’à des sables plus fins assez bien classés à litages obliques soulignés par des galets. Cette unité correspondrait à une lente remontée du niveau marin avec la formation de mégarides appartenant à des barres sableuses qui se développent dans le lit des rivières en tresses ou faiblement sinueuses. Entre ces barres se déposent des sables plus fins voire des argiles déposées par des lacs temporaires, lors de l’abandon des chenaux dans la paléo-Vilaine ;
- l’unité 3 (3 à 6 mètres) est grossière avec à la base des niveaux conglomératiques, moins grossiers que dans l’unité 1, puis des sables grossiers à moyens et des graviers et galets de quartz, grès et schistes rouges. Les litages plans obliques indiquent des paléocourants vers le sud-est à l’opposé des deux unités inférieures. Vers le sommet, des argilites rouges apparaissent dans les niveaux sableux et enfin des niveaux argileux gris lités pourraient correspondre à des dépôts lacustres développés entre les barres sableuses des rivières en tresse. Cette unité correspondrait à un nouvel épisode de bas niveau marin avec la formation d’écoulements de débris dans la paléo-Loire.
Documentations complémentaires : la mine d’or de Pénestin
Les versions en photo classiques :
plage de la Mine d’or, Pénestin, Morbihan | 24/05/2021Pierre ThomasTélécharger
Conclusions
Dans cet article, nous avons pu découvrir qu’il existe sur les littoraux du monde entier, des placiers aurifères marins, de type secondaires.
Sur les plages des côtes océaniques ou maritimes, des dépôts et des concentrations de sables noirs, riches en matériaux lourds et pouvant être aurifères, peuvent s’accumuler à divers endroits.
Nous avons pu définir et mieux comprendre les différents mécanismes qui interfèrent sur les littoraux, entrainant la formations des bandes de sables noirs.
Les marées, et les mouvements des vagues interagissent avec les contenus des sables des plages, pour classer et dissocier les matériaux lourds des matériaux légers ; ils jouent aussi un rôle majeur dans l’érosion permanente des roches, terres tout le long des littoraux, ce qui permet aux alluvions des plages de se renouveler en permanence.
Les embouchures ou les deltas des fleuves, rivières et des cours d’eau contribuent aussi à l’apport permanent de sédiments et de nouveaux matériaux en provenance des montagnes et des plaines, parfois situés à des centaines de kilomètres et qui vont alimenter les plages des côtes.
Au fil des temps géologiques, le niveau relatif de l’eau des océans a considérablement varié, ce qui a entrainé la formation de paléo-canaux et aussi l’immersion ou l’assèchement de certaines zones des côtes ; modulant aussi l’apport des alluvions des cours d’eau en interaction avec la mer ou l’océan à cause des différences de dénivelé.
Pour la prospection aurifère des milieux aurifères des placiers marins, les meilleurs endroits sont ceux riches en quartz, roches à conglomérats, breccia, ou substrats rouges et oxydés riches en quartz et en oxydes de fer ; de préférence altérés, oxydés et décomposés.
Les endroits à privilégier sont, comme dans les rivières, les zones de bedrock rocheux ou argileux. Les plateaux d’argile ou de glaises solides pétrifiées ou cimentées sont de très bons pièges à particules d’or.
En prospectant au bord de la mer ou de l’océan, ne négligez pas votre sécurité ni celui de vos accompagnants, et prenez soin de la faune et de la flore.
Ne prospectez pas dans les zones géographiques protégées et classées Natura 2000. Ne laissez aucune trace de votre passage quand vous prospectez et surtout rebouchez vos trous ! Soyez responsables.
NB. Pour des raisons évidentes de préservation des lieux sauvages et des biotopes, je ne divulguerai pas les localisations précises de mes recherches. Car je tiens à conserver en l’état et à l’abri des curieux, des touristes, des fâcheux, de vénaux ou des mercantiles ces endroits magnifiques et magiques.
Si vous orpaillez, rebouchez vos trous! Ne laissez aucune trace visible de votre passage!
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