Recherches aurifères dans le Gard: l’aventure entre amis prospecteurs!
Bonjour mes amis!
Je vous remercie pour votre fidélité, pour vos nombreux messages, mails et commentaires ; vous me rendez heureux !
Votre fidèle et dévoué serviteur est toujours là, pour essayer de vous faire découvrir toujours plus d’aventures et de prospections aurifères.
N’oubliez pas que la curiosité, la recherche, le doute, ne sont pas des mauvais défauts, bien au contraire.
Il faut chercher, creuser, tester par vous-même.
Mon professeur de physique, au lycée, me disait toujours : « Dans le respect il y a de l’amour ! » ; et il avait entièrement raison !
Avec le temps et l’âge (et voilà je parle comme un vieux schnock !), prendre conscience et le temps de savourer des bons moments, des bons partages, sentir la fraternité, … cela, en ces temps obscurs, troubles et corrompus, … oui cela a encore du sens… cela n’a pas de prix, et cela se cultive !
Rien ne vaut l’amitié, je souhaite rendre hommage à des très bonnes personnes.
Dans cet article, je vais vous parler d’amitié et d’amour, et je vais aussi vous partager quelques témoignages et expériences de recherches aurifères, que j’ai eu la chance et le privilège de concrétiser, et d’apprendre.
Bien sûr, je ne divulguerai en aucun cas les références géographiques précises du site de prospection, afin de le préserver ; tout ce que je peux dire, c’est que c’est dans le Gardon, rivière du département du Gard, loin de mon bastion ariégeois.
Allons-y, Alonso !

Auteur : Vivien Laïlle – Mail : vivien.laille@gmail.com – Tél : +33 (0)6 95 34 35 45.
Mots clefs: galets, galet, galets roulés, affleurement, terre, argile, argiles, gravier, graviers, substrat aurifère, substrats aurifères, Gard, Gardon, bedrock, bedrock d’argile, bedrock d’argile cimentée, lavage au pan, orpaillage, orpaillage responsable, orpaillage de loisir, orpailleur, orpailler, pan, placer, placier, placier alluvionnaire, placier aurifère, prospection aurifère, berge, berges, glaise, glaises, failles, rifles, trous, gold mining, find gold, search gold, looking for gold, gold
SOMMAIRE:
- Le matériel utilisé pour chercher de l’or
- Le rassemblement des druides prospecteurs…
- Une équipe de prospecteurs exceptionnels!
- Les sites de prospection et de recherches aurifères
- Prospection aurifère : à la recherche d’indices prometteurs
- Mon premier pan dans le Gardon
- Un dépôt de barre, posé sur du bedrock d’argile cimentée
- Une poudre bleue aurifère à la base du dépôt de barre
- Un placier aurifère de galets et de graviers posé sur le bedrock d’argile
- De l’or… dans les creux, failles et rifles du bedrock d’argile
- Dans la moquette, les racines, il y en a…
- L’île aux pirates ! Un bloc de calcaire avec des failles, aurifères…
- Dans le Gardon. Là-bas…, il y en a !…
- Conclusions
- Références
- Vidéos
- Revue de presse
Le matériel utilisé pour chercher de l’or
Pour réaliser mes travaux de recherches et de prospections aurifères, j’ai utilisé un matériel simple :
- 1 pan américain classique, modèle Garrett Gold Trap, propre et lavé,
- 1 tamis Garrett de maillage 1 cm, pour le débourbage,
- 1 petite pelle,
- 1 petite serfouette,
- 1 pipette/flacon, pour récolter les concentrés de sables noirs,
- 1 mini pan,
- 1 microscope Novex P-20 LED,
- 1 smartphone (appareil photo).
Je vous présente ici l’ensemble du matériel que j’ai utilisé dans le cadre de cette étude dans le Gardon. Il manque le sceau, le crochet et la cuillère à soupe. Une grande pompe manuelle (pompe à vers pour la pêche). Très efficace pour prélever des substrats correctement au fond des marmites et des failles du bedrock. Le coude est très important, finalement l’idéal est un coude perpendiculaire à l’entrée du tube de la pompe.

Le rassemblement des druides prospecteurs…
Nous sommes un groupe de joyeux passionnés, sans prétention, et nous avions décidé de nous rencontrer, pendant quelques jours, en mode bivouac, pour partager quelques moments sympathiques, riches en bons souvenirs.

Je souhaite remercier mes amis prospecteurs,… des druides chercheurs passionnés et sages:
- Athos Hellgoth, mon mentor, dont la générosité sans limites et sans pareille, son sens du partage, et son humour, transmettent avec amour ses expériences, son savoir-faire et ses connaissances ; je suis heureux d’avoir partagé quelques moments de recherches privilégiés avec Athos!
- Valérie Bzh, la femme d’Athos Hellgoth, qui m’a invité à venir, et dont la douceur et la bienveillance assurent une grande cohésion au groupe ; elle y apporte de l’amabilité ; je la remercie pour sa gentillesse et pour la transmission de sa passion ; Athos et Valérie forment un très beau couple, pleins d’amours et d’attentions, et cela fait plaisir à voir !
- Mehdi L’orientation, mon pote, qui est aussi une personne honnête et généreux, que j’apprécie beaucoup ; c’est un grand passionné, modeste, volontaire et affable ; que je remercie notamment pour les vues aériennes et tant d’autres choses.
- Bouras, que je suis heureux de connaitre, qui est à la fois prospecteur d’or, mais aussi un adepte des recherches au détecteur en région parisienne ; c’est une personne humble et sage, que j’apprécie beaucoup.
- Florian Romano, qui est aussi passionné par la pêche que par la prospection aurifère, c’est une charmante personne, très sympathique, et qui aime partager ses impressions et trouvailles.
- Au Fil De L’or, avec qui j’ai eu la chance et le plaisir de discuter et de converser ; c’est un personnage travailleur, opiniâtre et un excellent artisan ! C’est un grand passionné. Je lui souhaite un avenir radieux et prospère !
Je souhaite à tous leur rendre hommage, sans exception ; je suis fier de les connaître, et j’ai passé des doux et agréables moments en leurs compagnies ; que de bons souvenirs, des partages, des rigolades… que je n’oublierai jamais.
Je ne néglige pas non plus, d’évoquer discrètement d’autres personnes participantes, volontairement anonymes, que je respecte, et auxquelles je souhaite beaucoup de bonheur aussi.
J’espère tous vous revoir bientôt, pour des nouvelles aventures, et des nouvelles recherches!

Une équipe de prospecteurs exceptionnels!
Tout d’abord, je souhaite vous présenter notre belle équipe, composée de passionnés, d’autodidactes prospecteurs, d’amoureux de la nature, de curieux,… et de chercheurs opiniâtres.
Je désire vous dresser le portrait de certaines personnes qui me tiennent à coeur.
Pour ces personnes, chercher est plus important que la trouvaille ; et le partage de connaissances et d’expériences bien plus encore…
C’est une équipe de personnes exceptionnelles, sages et généreuses, des bonnes personnes, rares, comme on n’en fait plus.
Oui! Je souhaite les honorer à tous, respectueusement !

Valérie, la Walkyrie de la prospection, très concentrée !
Crédit photo : Mehdi Lorientation, juillet 2021.Athos, le druide prospecteur, très concentré aussi !
Crédit photo : Mehdi Lorientation, juillet 2021.
Mehdi est un grand travailleur, un homme qui a des lourdes responsabilités au quotidien. Sa passion, l’orpaillage, lui permet de se reposer et de se ressourcer au contact de la nature.
Bouras, que j’apprécie beaucoup aussi, fait un lavage au pan. Bouras lave des sables et des alluvions au pan.
Crédit photo : Mehdi Lorientation, juillet 2021.Bouras a toutes les qualités du prospecteur : il est opiniâtre, curieux et veux toujours vérifier par lui-même les choses ! Il ne se contente pas de ce que disent les autres ! Crédit photo : Mehdi Lorientation, juillet 2021.

Crédit photo : Mehdi Lorientation, juillet 2021. Crédit photo : Mehdi Lorientation, juillet 2021.
Les sites de prospection et de recherches aurifères
Le Gardon est une rivière puissante et capricieuse, dont les crues sont réputées être dangereuses et dévastatrices ; et il engendre parfois de nombreuses inondations aux conséquences humaines et matérielles considérables.
Cette rivière a la capacité de charrier beaucoup d’alluvions et de matériaux, y compris de mobiliser ou de remobiliser de grandes quantités de matières.
En plein été en période de fortes chaleurs, le niveau baisse tous les jours, de quelques centimètres, et elle et très chaude, c’est une vraie piscine.
Il arrive parfois que, exceptionnellement, le Gardon s’assèche, pendant les périodes de longues chaleurs ou sècheresses, mais ce n’était pas le cas au moment de nos recherches.
La zone de prospection est étendue, et les berges sont composées de bedrock d’argile cimentée très solide, parsemé de failles, de crevasses.
Je vous présente, dans les photos ci-dessous, un aperçu de la configuration des lieux, qui n’a rien à voir avec ce que je peux connaitre en Ariège ; c’est complètement différent.
Ces jours de prospections étaient ensoleillées, il faisait très chaud ; cela me change de mes habitudes, loin de la douceur et de la fraicheur des montagnes ariégeoises.
La berge de bedrock d’argile cimentée ressemble à un plateau, plat ou en pente très douce, et assez large, pouvant occuper jusqu’à la moitié de la largeur du Gardon.
Nous avons l’impression qu’il est facile d’y évoluer et d’y marcher, mais en fait, il y a une couche de glaises et d’algues, qui rendent le sol très glissant, et qui colle aux chaussures ; il peut parfois être dangereux de s’y aventurer et il est nécessaire de prendre les précautions qui s’imposent en s’assurant au maximum pour ne pas trébucher ou glisser.
Prospection aurifère : à la recherche d’indices prometteurs
Je souhaite vous montrer qu’il y a une très grande quantité et variété de quartz roulés, de différentes couleurs, riches en inclusions, impuretés et en minéralisations.
J’y ai trouvé du quartz blanc, du quartz fumé, du quartz rose, du quartz orangé, du quartz rouillé ; … il y a dans le Gardon une très grande richesse de types de quartz différents.
Il est de très bon augure de trouver autant de quartz colorés dans une rivière, cela est un excellent indice aurifère, révélateur de potentiels filons aurifères quartzeux en provenance des montagnes en amont du site de prospection.
Les galets de quartz sont charriés par le Gardon, pendant les crues successives et importantes, conséquences de fortes précipitations, d’orages ou de la fonte des neiges au printemps.
Un autre indice essentiel, omniprésent dans les placiers du Gardon, c’est la présence d’hématites, de différentes tailles, de dimensions millimétriques à centimétriques.
À cause de leur densité et de leur poids, les hématites sont souvent associées à des grains et des paillettes d’or (pas systématiquement !), surtout en présence de petits plombs de pêche.
Trouver au fond du pan, dans les concentrés de sables noirs, des petites hématites associées à des petits plombs de pêche, c’est presque trouver des grains et des paillettes d’or à coup sûr !

Mon premier pan dans le Gardon
Bon, je vous avoue, il fait très chaud, je suis en plein cagnard ! Température réelle 40 °C à l’ombre, mais il n’y a pas d’ombre, … température ressentie… 50 °C… ; moi qui viens des montagnes fraiches de l’Ariège, j’en pète ! Je suffoque, je ne suis pas du tout habitué !
Je sue des gouttes assez grosses pour re-remplir le Gardon à moi tout seul !
Cela ne se voit pas sur les photos, j’exagère sans doute un peu, mais peu importe, chercher, creuser, cela se mérite…
Attendant avec enthousiasme l’imminente venue de mes amis, je n’ai pu m’empêcher de faire un premier pan, dans la rivière, dans une faille.
Pour moi, avec mes 2 cannes, les berges d’argiles sont glissantes et dangereuses, elles sont une vraie patinoire !
Entre la glaise et les algues, il faut évoluer avec prudence, et sans précipitation ; je dois assurer mes pas.
Entre les berges de bedrock d’argile… … j’ai prélevé des échantillons de substrats dans une faille. Il y a dans ces failles une argile épaisse et gluante, de couleur bleutée, grisâtre, toujours avec une dominante bleue. Il y a aussi des galets de quartz, de dimensions millimétriques et centimétriques. On y trouve aussi des blocs d’argile solides.
J’ai pu remarquer plusieurs types d’argiles ou de glaises :
- De l’argile ou glaise bleutée grisâtre, facile à laver,
- De l’argile ou glaise orange/jaune, facile à laver,
- De l’argile solide, blanche ou grise, collante et gluante, difficile à laver,
- De l’argile orange/jaune, collante et gluante, difficile à laver,
- De l’argile solide et compacte, comme du ciment, difficile à broyer où à concasser, comme du ciment, et de couleur orange/jaune/bleue.
Le site de prospection est un lieu riche en bedrock d’argile cimentée, et pauvre en bedrock rocheux ; c’est un monde essentiellement composé d’argile, cela change complètement de ce que je peux connaitre en Ariège.
Cependant, il existe des ilots de bedrock de roches, très souvent des gros blocs de calcaire, riches en failles, et dans lesquels j’y ai trouvé quelques paillettes d’or.

Un dépôt de barre, posé sur du bedrock d’argile cimentée
Le cas qui nous intéresse ici, est assez particulier, imaginez une berge, une terrasse de bedrock d’argile cimentée, avec par-dessus, une épaisse couche de dépôt de barre, de 1 à 5 mètres d’épaisseur.
Si on considère le volume, la masse et le poids de ce dépôt de barre, il a fallu une force considérable pour qu’il puisse se former ; le Gardon est décidément une rivière pleine de surprise.
Cela fait sans doute plusieurs milliers, centaines de milliers d’années, voir plus, que ce dépôt s’est formé, gisant et reposant sur le bedrock cimenté.

En poursuivant l’exploration des berges, je peux me rendre compte et mesurer à quel point le niveau du Gardon peut monter pendant les phases de crues ou d’inondations. Il y a plusieurs zones de galets tombés du dépôt de barre qui jonchent le bedrock d’argile cimentée.



Ci-dessous : quelques tests de prélèvements d’échantillons de matériaux, effectués à la base et à l’intérieur du dépôt de barre, à la limite du bedrock d’argile. Ces différents échantillons une fois lavés au pan, et concentrés, ont révélé la présence de quelques grains et de paillettes d’or.


Après avoir expliqué la configuration du site d’exploration et de prospection aurifère, et maintenant que j’ai la confirmation qu’il y a de l’or à la base du dépôt de barre, je vais maintenant me concentrer sur l’étude d’une poudre bleue et grisâtre elle-même, qui attire mon attention.
Une poudre bleue aurifère à la base du dépôt de barre
Athos me dit avec son humour habituel, de manière joviale et en rigolant :
Tu marches sur de la bijbite mon ami ! Tu marches sur de l’or !
Et il avait raison bien évidemment ! Il faut toujours écouter l’expérience du druide !
Il y a bien de l’or dans certaines poudres, posées à même le bedrock d’argile, comme nous allons le voir maintenant.



J’ai gratté délicatement la poudre bleue/grise pour en récolter la quintessence. Puis j’ai lavé à l’eau l’équivalent de 3 pans d’essais, pour concentrer les matériaux les plus denses.
De la poudre jaune… … aurifère… … mais moins que la poudre bleue…
De la poudre bleue prélevée directement à la limite, à la base du dépôt de barre, et sur le bedrock d’argile très dur et très solide. Un autre échantillon de poudres bleues/grises, aurifère. La couleur est un indice essentiel à prendre en compte dans ce type de configuration géologique.


Un placier aurifère de galets et de graviers posé sur le bedrock d’argile
Nous avons étudié ensuite un petit dépôt de barre, dans le cours d’eau, posé sur du bedrock d’argile cimenté de la berge, qui s’est révélé aussi très intéressant.
Les années précédentes, ce dépôt de galets et de sables alluvionnaires n’existait pas.
Ce dépôt a été formé par des crues successives, qui ont arraché des contenus du substrat du dépôt de barre principal, posé que le bedrock d’argile cimentée situé à 200 m en amont, et qui finalement se sont accumulés ici en ce lieu.
Il faut bien comprendre que le Gardon est une grande rivière puissante et capricieuse, qui a une grande force, il est capable de mobiliser d’importantes quantités de roches, galets, et sables au fil du temps.
Ainsi la morphologie et la configuration des berges, plages et dépôt peuvent changer considérablement d’une année à l’autre au sein du cours d’eau.
Donc nous avions décidé de faire quelques essais et tests de prélèvements en ce lieu, au début du dépôt de barre, en faisant face sens du courant, directement sur le bedrock d’argile cimenté.

Les concentrations de dépôts aurifères ne sont pas linéaires ni constants, elles sont souvent très localisées en des lieux précis.
C’est la raison pour laquelle il est essentiel de réaliser plusieurs tests de prélèvements, afin de compter les occurrences de grains ou de paillettes d’or au fond de chaque pan.
Dans cet exemple, nous avons privilégié le début de la trainée du dépôt de barre, d’autres prélèvements se révélaient moins fructueux.
Les concentrations se réduisent considérablement dans la continuité.
Bien évidemment, nous avons rebouché les trous après notre passage, car nous sommes des prospecteurs responsables et sérieux !

De l’or… dans les creux, failles et rifles du bedrock d’argile
Au niveau inférieur des berges du bedrock d’argile, entre le niveau de l’eau de la rivière et jusqu’à 1.5 m de hauteur environ, il existe une zone, une limite particulière, qui mérite une attention particulière.
Celle-ci est composée de creux, crevasses, trous, interstices, qui sont remplis de dépôts de glaises et de sables.
Pour un œil non averti, ces dépôts d’affleurement sont difficiles à voir du premier coup, car les mini-dépôts se fondent dans les colorations et les teintes du bedrock.
Il est possible de les repérer facilement, avec le doigt, les dépôts étant meubles, le doigt s’enfonce facilement, contrairement au bedrock d’argile, qui est aussi dur que du ciment.
Vous pouvez aussi un petit bâton à cet effet, moi j’utilise la pointe de ma canne d’éclopé ! 🙂
En fait, il faut ramasser délicatement, avec une cuillère ou une spatule, ces dépôts de glaises et d’alluvions, très collants et très gluants, qui sont des pièges à paillettes et à grains d’or.
Il faut ensuite les laver au pan, en débourbant et en lavant correctement avec beaucoup d’eau.
En plus de trouver des sables noirs, nous avons trouvé aussi dans ces substrats beaucoup de petits plombs de pêche.
En fait, les paillettes d’or proviennent à la fois de la rivière elle-même, mais aussi des alluvions du dépôt de barre situé au-dessus à quelques mètres à la verticale.
Ces grains et paillettes sont charriés à la fois par l’eau des crues et du courant de la rivière, mais aussi par les eaux pluviales qui font descendre celles-ci depuis le dépôt de barre et les glaises bleues de la zone supérieure, jusqu’aux pièges dans le bedrock d’argile en bas.

Ci-dessous : des vues rapprochées des creux, trous, crevasses, qui sont des traces des érosions successives produites par les flux des eaux de la rivière. En grattant les parties meubles, il est possible de trouver des grains et des paillettes d’or. Ces zones, bien que sous notre nez, restent des endroits discrets, il faut le savoir. Elles ont la même couleur que le bedrock d’argile. Il est plus évident de les repérer sur du bedrock rocheux. Aussi, en grattant, on retrouve de l’argile grise bleue.

Pour tout vous dire et être honnête avec vous, c’est mon ami Athos qui m’a appris à observer et à prendre en considération ces miniplaciers, et surtout à les repérer avec efficacité.
Il m’a éduqué à bien exercer mon œil pour les trouver.
Je souhaite aussi vous dire que c’était la première fois que je réalisais des recherches sur du bedrock d’argile cimentée, et cela constituait un parfait cas d’école pour moi, n’étant pas habitué à chercher dans ce type d’environnement géologique.
Je suis en effet beaucoup plus habitué par des dépôts de miniplaciers posés sur des affleurements de bedrock rocheux, beaucoup plus repérables.
Ce fut pour moi une réelle découverte, et cela m’a donné la possibilité d’approfondir mes expériences et connaissances à ce sujet.
Dans la moquette, les racines, il y en a…
Nous avons étudié, par la suite, un autre endroit, appelé La Plage à Galets, qui est en fait un immense dépôt de barre, posé sur du bedrock d’argile cimentée et très solide, sur le rivage opposé.
La Plage à Galets est une grande zone de 50 m de large et de 250 m à 300 m de longueur, composé essentiellement d’alluvions, de graviers et de galets ; cet endroit est aussi prospecté par de nombreux chercheurs d’or, des traces de prospections anciennes sont visibles.
Cette zone est pile dans l’alignement de l’axe des eaux des crues du Gardon.

Ci-dessous : un autre bon cas d’école en prospection aurifère, avec la présence d’un gros obstacle, de végétaux et de bedrock d’argile cimentée, et pour conséquence la révélation d’un petit placier aurifère, d’une zone de concentration.



Ci-dessous : un autre exemple d’obstacle intéressant, et digne d’intérêt pour la prospection aurifère. Le sens du courant va de la gauche vers la droite sur les 2 premières photos.



L’île aux pirates ! Un bloc de calcaire avec des failles, aurifères…
Malheureusement, je n’ai aucune photo de cet endroit, car il fallait traverser la rivière à la nage ; j’ai donc transporté le strict minimum requis, c’est-à-dire : 1 pan, 1 pipette, 1 crochet pour les failles.
En fait, plus en aval, il y a une sorte d’île, composée d’un bloc de calcaire fendu en plusieurs parties, et dans lequel il y a de nombreuses failles, interstices, et autres pièges à or.
Le matin du dernier jour, nous étions partis, Valérie, Athos et moi, faire quelques pans en ce lieu, pour vérifier la présence paillettes et de grains d’or.

Ce bloc de calcaire, érodé et abîmé par les eaux tumultueuses des du Gardon, est parsemé de nombreuses failles, dont certaines sont perpendiculaires au sens de l’écoulement des puissantes crues successives.
Ayant réalisé quelques essais de prélèvements de substrats et de sables à l’intérieur de ces failles, je confirme que celles-ci contiennent un peu de grains et de paillettes d’or.
Pour procéder, il faut bien curer les failles, parfois profondes, avec un crochet, un piolet, une cuillère, et surtout, il faut prendre son temps.
Une fois les poudres, sables et substrats récoltés, il faut les laver délicatement au pan, pour concentrer les sables noirs et les matériaux les plus denses ; ce n’est qu’à la fin de ce processus, que les paillettes d’or se révèlent aux yeux du prospecteur.
Dans le Gardon. Là-bas…, il y en a !…
Bon, ce n’est pas une surprise, nous savons que depuis l’Antiquité, et même bien avant cette période, le Gardon était réputé aurifère ; il a largement été exploité par les Anciens (les Gaulois, les Celtes, les Romains,…).
Et sans doute, très certainement, par les anciens peuples du Néolithique et du Chalcolithique.
La présence de grains et de paillettes d’or dans cette rivière capricieuse (c’est presque un fleuve, car très puissant) est avéré depuis très longtemps, il existe de nombreux textes, articles de presse, références, histoires, archives à ce sujet.
Aussi, quand je suis arrivé le premier jour sur place, j’y ai trouvé un père et son fils, entrain de chercher et de prospecter dans le Gardon.
Je n’ai pas été surpris par cette vision, car je connais la réputation de ce cours d’eau, très prospecté par les locaux, mais aussi par des visiteurs, depuis plusieurs millénaires.

N’oubliez pas que la prospection aurifère, c’est non seulement chercher et fouiller le passé, mais surtout, c’est le plaisir d’être en pleine nature en extérieur ; le but, c’est de savourer des moments privilégiés d’aventures.
C’est d’autant plus vrai, si les recherches sont réalisées entres amis prospecteurs, passionnés et fraternels.
En fait, trouver de l’or, c’est une chose, mais ce n’est pas l’essentiel, à la limite c’est accessoire, car rien n’est plus important dans la vie, que de se faire des nouveaux amis, de chercher à comprendre son entourage, et de partager une passion.
Le plaisir est dans le partage !
La fièvre de l’or est une notion bien terre à terre, dans laquelle les gens trop sérieux, avec tristesse, s’y perdent en oubliant l’essentiel et la quintessence de l’existence.
Conclusions
Mes amis, j’ai été très heureux de partager et de savourer ces aventures avec des personnes très intéressantes, et très passionnées.
Nos aventures nous ont permis de partager nos expériences et nos savoir-faire, mais aussi de rigoler, manger ensemble, discuter durant ces jours mémorables.
Je souhaite rendre un hommage particulier à ces personnes à travers cet article, et j’espère les revoir bientôt pour des nouvelles aventures d’orpaillage.
À vrai dire, j’y serai bien resté une semaine de plus, car je m’y sentais bien !
La quête de l’or, c’est bien, mais ce n’est pas le plus important ! Rien ne vaut plus que l’aventure et le partage, les rapports humains, rien n’est plus important que l’amitié et la fraternité !
C’est une question de mentalité, de principe et d’état d’esprit. Oui, dans le respect, il y a de l’amour.
Quelles expériences pouvons-nous tirer de nos recherches et prospections aurifères dans le Gardon ? Voici un résumé :
- Il existe sur le bord des berges du bedrock d’argile cimentée, des miniplaciers de glaises, d’argiles et de graviers aurifères, présents dans les rifles, creux rifles et trous,
- La limite entre le dépôt de barre et le bedrock d’argile est composée d’une couche de graviers aurifères,
- Les poudres bleues présentes sur le bedrock, juste en dessous du dépôt de barre contient des paillettes et des grains d’or,
- Il existe dans le bedrock d’argile cimentée, sous le niveau de l’eau, des failles profondes, pouvant contenir des grains et des paillettes d’or, cela est valable aussi dans les marmites ou les gros trous,
- Des placiers aurifères se forment en aval des gros blocs de roches ou des grands obstacles, en prenant en compte du sens de l’écoulement de l’eau de la rivière et des crues successives,
- Les moquettes, racines et végétaux, posés sur le bedrock et en aval des obstacles tendent à concentrer des particules lourdes, y compris de l’or. Cependant, il faut éviter de les entamer, pour préserver au maximum la flore locale.
Cet article, je ne vous le cache pas m’a demandé beaucoup de temps de rédaction, de lecture, et de relecture, et j’espère sincèrement que vous l’apprécierez.
À venir, prochainement, 2 nouveaux articles sur la prospection aurifère, en cours de rédaction :
- L’orpaillage et la prospection aurifère des placiers marins, en milieu océaniques et maritimes,
- Chercher de l’or dans les miniplaciers d’affleurement de bedrock.
Références
Vidéos
- Une vidéo de 2017 de notre cher Athos Hellgoth, intitulée Orpaillage – Gardon à sec!!!, dans lequel il cherche de l’or dans certaines failles du Gardon, presque à sec. Lien ici : https://youtu.be/dkZdUpWvPMs
- Une vidéo de 2019 de Tom & Compagnie avec Au fil de l’or intitulée De l’or dans le Gardon? – Première partie. Lien vidéo ici : https://youtu.be/RvJknfUzluA
- Une vidéo de 2019 de Tom & Compagnie avec Au fil de l’or intitulée De l’or dans le Gardon? – Deuxième partie. Lien vidéo ici : https://youtu.be/DTSApAIB9yQ
- Une vidéo de j-luc21Gold, intitulée Orpaillage dans le Gardon gold panning outing in the Gardon, dont le lien direct est ici : https://youtu.be/43gUsqI6yfE
- Une vidéo de France 3 Occitanie, intitulée Près d’Anduze (30) : coupe d’Europe des chercheurs d’or le long du Gardon, dont le lien est ici : https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/gard/coupe-europe-chercheurs-se-dispute-au-fil-du-gardon-494691.html
- Une vidéo réalisée par France 3 Occitanie, intitulée 70 chercheurs d’or à la conquête du Gardon pour la coupe d’Europe, datant de 2019, dont le lien direct est ici : https://youtu.be/m773uiarVOk
- Une vidéo de Gold Addict, datant de 2017 et intitulée Orpaillage au Gardon / Gold panning in france, dont le lien direct est ici : https://youtu.be/Kn_fM_R8kvA
Revue de presse
- Article de journal le Mag, de février 2011, intitulé Gérard Bardel, champion de France d’orpaillage : « Tous les Gardons sont bons » : https://lemag.ales.fr/actualites/gerard-bardel-champion-de-france-dorpaillage-tous-les-gardons-sont-bons/
- Article du journal Le Monde, publié le 20 avril 2005, intitulé Week-end « orpailleurs » dans les gardons, dont le lien est ici : https://www.lemonde.fr/voyage/article/2005/04/20/week-end-orpailleurs-dans-les-gardons_641042_3546.html
- Un article publie dans Franceinfo – France 3 Occitanie, datant de juin 2014, intitulé La Coupe d’Europe des chercheurs d’or se dispute au fil du Gardon, dont le lien est ici : https://france3-regions.francetvinfo.fr/occitanie/gard/coupe-europe-chercheurs-se-dispute-au-fil-du-gardon-494691.html
- Article du journal Le Midi Libre, datant d’août 2011, intitulé Gardon : la fièvre de l’or, dont le lien est ici : https://www.midilibre.fr/2011/08/10/pour-faire-un-stage-de-chercheur-d-or,369696.php
- Article du Midi Libre, datant de juin 2019, intitulé Lors du week-end de la Pentecôte, l’élite des orpailleurs prospecte le lit du Gardon, près d’Alès, dont le lien est ici : https://www.midilibre.fr/2019/06/08/lors-du-week-end-de-la-pentecote-lelite-des-orpailleurs-prospecte-le-lit-du-gardon-pres-dales,8246192.php
- Article de presse France 5 filme l’orpaillage sur l’Agglo : http://chercheur-or.com/presse/2014_Ales_Agglo.pdf D’autres articles ici: http://chercheur-or.com/presse/
- Un autre article paru dans La Gazette n°1257 du 19 au 25 juillet 2021, sur Kevin Mandrick, disponible ici : http://chercheur-or.com/presse/2012_La_Gazette_de_Montpellier.pdf

NB. Pour des raisons évidentes de préservation des lieux sauvages et des biotopes, je ne divulguerai pas les localisations précises de mes recherches. Car je tiens à conserver en l’état et à l’abri des curieux, des touristes, des fâcheux, de vénaux ou des mercantiles ces endroits magnifiques et magiques.
Si vous orpaillez, rebouchez vos trous! Ne laissez aucune trace visible de votre passage!
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