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Journal de prospectionPlacier alluvionnaire

Recherches aurifères dans le Gard: l’aventure entre amis prospecteurs!

Bonjour mes amis!

Je vous remercie pour votre fidélité, pour vos nombreux messages, mails et commentaires ; vous me rendez heureux !

Votre fidèle et dévoué serviteur est toujours là, pour essayer de vous faire découvrir toujours plus d’aventures et de prospections aurifères.

N’oubliez pas que la curiosité, la recherche, le doute, ne sont pas des mauvais défauts, bien au contraire.

Il faut chercher, creuser, tester par vous-même.

Mon professeur de physique, au lycée, me disait toujours : « Dans le respect il y a de l’amour ! » ; et il avait entièrement raison !

Avec le temps et l’âge (et voilà je parle comme un vieux schnock !), prendre conscience et le temps de savourer des bons moments, des bons partages, sentir la fraternité, … cela, en ces temps obscurs, troubles et corrompus, … oui cela a encore du sens… cela n’a pas de prix, et cela se cultive !

Rien ne vaut l’amitié, je souhaite rendre hommage à des très bonnes personnes.

Dans cet article, je vais vous parler d’amitié et d’amour, et je vais aussi vous partager quelques témoignages et expériences de recherches aurifères, que j’ai eu la chance et le privilège de concrétiser, et d’apprendre.

Bien sûr, je ne divulguerai en aucun cas les références géographiques précises du site de prospection, afin de le préserver ; tout ce que je peux dire, c’est que c’est dans le Gardon, rivière du département du Gard, loin de mon bastion ariégeois.

Allons-y, Alonso !

Allons-y, Alonso!
David Tennant, dans la célèbre série de science-fictions britannique Doctor Who : Allons-y, Alonso ! Doctor Who est historiquement et incontestablement la plus longue série de science-fictions de tous les temps.

Auteur : Vivien Laïlle – Mail : vivien.laille@gmail.com – Tél : +33 (0)6 95 34 35 45.

Mots clefsgalets, galet, galets roulés, affleurement, terre, argile, argiles, gravier, graviers, substrat aurifère, substrats aurifères, Gard, Gardon, bedrock, bedrock d’argile, bedrock d’argile cimentée, lavage au pan, orpaillage, orpaillage responsable, orpaillage de loisir, orpailleur, orpailler, pan, placer, placier, placier alluvionnaire, placier aurifère, prospection aurifère, berge, berges, glaise, glaises, failles, rifles, trous, gold mining, find gold, search gold, looking for gold, gold

SOMMAIRE:

Vidéo de prises de vues aériennes par drone, dans le Gardon, département du Gard. Vues aériennes par drone, crédits photo: Mehdi Lorientation.

Le matériel utilisé pour chercher de l’or

Pour réaliser mes travaux de recherches et de prospections aurifères, j’ai utilisé un matériel simple :

  • 1 pan américain classique, modèle Garrett Gold Trap, propre et lavé,
  • 1 tamis Garrett de maillage 1 cm, pour le débourbage,
  • 1 petite pelle,
  • 1 petite serfouette,
  • 1 pipette/flacon, pour récolter les concentrés de sables noirs,
  • 1 mini pan,
  • 1 microscope Novex P-20 LED,
  • 1 smartphone (appareil photo).
Un crochet, pour curer les poudres, glaises et substrats dans les rifles et failles profondes, dans le bedrock de calcaire. Je dois l’améliorer, et faire aux extrémités comme des petites cuillères.

Le rassemblement des druides prospecteurs…

Nous sommes un groupe de joyeux passionnés, sans prétention, et nous avions décidé de nous rencontrer, pendant quelques jours, en mode bivouac, pour partager quelques moments sympathiques, riches en bons souvenirs.

La photo de famille ! Le rassemblement des druides… en quête, peut être, d’un peu d’or ?!… Peu importe ! Car en fait, le partage, la fraternité et l’amitié, c’est bien plus important ! L’amitié, c’est essentiel ! Que de bons souvenirs mes amis ! Crédit photo : Athos Hellgoth, juillet 2021.

Je souhaite remercier mes amis prospecteurs,… des druides chercheurs passionnés et sages:

  • Athos Hellgoth, mon mentor, dont la générosité sans limites et sans pareille, son sens du partage, et son humour, transmettent avec amour ses expériences, son savoir-faire et ses connaissances ; je suis heureux d’avoir partagé quelques moments de recherches privilégiés avec Athos!
  • Valérie Bzh, la femme d’Athos Hellgoth, qui m’a invité à venir, et dont la douceur et la bienveillance assurent une grande cohésion au groupe ; elle y apporte de l’amabilité ; je la remercie pour sa gentillesse et pour la transmission de sa passion ; Athos et Valérie forment un très beau couple, pleins d’amours et d’attentions, et cela fait plaisir à voir !
  • Mehdi L’orientation, mon pote, qui est aussi une personne honnête et généreux, que j’apprécie beaucoup ; c’est un grand passionné, modeste, volontaire et affable ; que je remercie notamment pour les vues aériennes et tant d’autres choses.
  • Bouras, que je suis heureux de connaitre, qui est à la fois prospecteur d’or, mais aussi un adepte des recherches au détecteur en région parisienne ; c’est une personne humble et sage, que j’apprécie beaucoup.
  • Florian Romano, qui est aussi passionné par la pêche que par la prospection aurifère, c’est une charmante personne, très sympathique, et qui aime partager ses impressions et trouvailles.
  • Au Fil De L’or, avec qui j’ai eu la chance et le plaisir de discuter et de converser ; c’est un personnage travailleur, opiniâtre et un excellent artisan ! C’est un grand passionné. Je lui souhaite un avenir radieux et prospère !

Je souhaite à tous leur rendre hommage, sans exception ; je suis fier de les connaître, et j’ai passé des doux et agréables moments en leurs compagnies ; que de bons souvenirs, des partages, des rigolades… que je n’oublierai jamais.

Je ne néglige pas non plus, d’évoquer discrètement d’autres personnes participantes, volontairement anonymes, que je respecte, et auxquelles je souhaite beaucoup de bonheur aussi.

J’espère tous vous revoir bientôt, pour des nouvelles aventures, et des nouvelles recherches!

La team des Gold Prospectors au complet. Vue aérienne par drone, crédit photo: Mehdi Lorientation, juillet 2021.

Une équipe de prospecteurs exceptionnels!

Tout d’abord, je souhaite vous présenter notre belle équipe, composée de passionnés, d’autodidactes prospecteurs, d’amoureux de la nature, de curieux,… et de chercheurs opiniâtres.

Je désire vous dresser le portrait de certaines personnes qui me tiennent à coeur.

Pour ces personnes, chercher est plus important que la trouvaille ; et le partage de connaissances et d’expériences bien plus encore…

C’est une équipe de personnes exceptionnelles, sages et généreuses, des bonnes personnes, rares, comme on n’en fait plus.

Oui! Je souhaite les honorer à tous, respectueusement !

Athos Hellgoth et Valérie Bzh forment un magnifique couple de prospecteurs d’or, fiers et amoureux, complices et aventuriers. Je leur souhaite beaucoup d’amour et de bonheur  ! Il est plaisant de constater autant d’amour et de passion entre ces deux personnes. Ce sont deux bonnes personnes très attachantes, je les adore, et je ne suis pas le seul.
Au premier plan : Florian Romano, un autre ami que j’apprécie beaucoup ; un grand adorateur de la nature et un grand amateur de pêche. Au second plan : Valérie Bzh, l’œil de Lynx, ausculte les concentrés de sables noirs au fond de sa bâtée… C’est une très belle photo, tout le monde est très concentré ! Crédit photo : Mehdi Lorientation, juillet 2021.
Nous étudions ici un placier de galets et de graviers en début d’un dépôt de barre, qui a été déposé sur le bedrock d’argile cimenté. Une vue aérienne prise par drone. Crédit photo : Mehdi Lorientation, juillet 2021.
Nous nous affairons à travailler les dépôts de miniplaciers aurifères, en bordure de la berge de la rivière, présents dans les creux, crevasses et interstices dans le bedrock argileux cimenté, en dessous du dépôt de barre principal. Une belle vue aérienne prise par drone. Crédit photo : Mehdi Lorientation, juillet 2021.

Les sites de prospection et de recherches aurifères

Le Gardon est une rivière puissante et capricieuse, dont les crues sont réputées être dangereuses et dévastatrices ; et il engendre parfois de nombreuses inondations aux conséquences humaines et matérielles considérables.

Cette rivière a la capacité de charrier beaucoup d’alluvions et de matériaux, y compris de mobiliser ou de remobiliser de grandes quantités de matières.

En plein été en période de fortes chaleurs, le niveau baisse tous les jours, de quelques centimètres, et elle et très chaude, c’est une vraie piscine.

Il arrive parfois que, exceptionnellement, le Gardon s’assèche, pendant les périodes de longues chaleurs ou sècheresses, mais ce n’était pas le cas au moment de nos recherches.

La zone de prospection est étendue, et les berges sont composées de bedrock d’argile cimentée très solide, parsemé de failles, de crevasses.

Je vous présente, dans les photos ci-dessous, un aperçu de la configuration des lieux, qui n’a rien à voir avec ce que je peux connaitre en Ariège ; c’est complètement différent.

Ces jours de prospections étaient ensoleillées, il faisait très chaud ; cela me change de mes habitudes, loin de la douceur et de la fraicheur des montagnes ariégeoises.

La berge de bedrock d’argile cimentée ressemble à un plateau, plat ou en pente très douce, et assez large, pouvant occuper jusqu’à la moitié de la largeur du Gardon.

Nous avons l’impression qu’il est facile d’y évoluer et d’y marcher, mais en fait, il y a une couche de glaises et d’algues, qui rendent le sol très glissant, et qui colle aux chaussures ; il peut parfois être dangereux de s’y aventurer et il est nécessaire de prendre les précautions qui s’imposent en s’assurant au maximum pour ne pas trébucher ou glisser.

Prospection aurifère : à la recherche d’indices prometteurs

Je souhaite vous montrer qu’il y a une très grande quantité et variété de quartz roulés, de différentes couleurs, riches en inclusions, impuretés et en minéralisations.

J’y ai trouvé du quartz blanc, du quartz fumé, du quartz rose, du quartz orangé, du quartz rouillé ; … il y a dans le Gardon une très grande richesse de types de quartz différents.

Il est de très bon augure de trouver autant de quartz colorés dans une rivière, cela est un excellent indice aurifère, révélateur de potentiels filons aurifères quartzeux en provenance des montagnes en amont du site de prospection.

Les galets de quartz sont charriés par le Gardon, pendant les crues successives et importantes, conséquences de fortes précipitations, d’orages ou de la fonte des neiges au printemps.

Un autre indice essentiel, omniprésent dans les placiers du Gardon, c’est la présence d’hématites, de différentes tailles, de dimensions millimétriques à centimétriques.

À cause de leur densité et de leur poids, les hématites sont souvent associées à des grains et des paillettes d’or (pas systématiquement !), surtout en présence de petits plombs de pêche.

Trouver au fond du pan, dans les concentrés de sables noirs, des petites hématites associées à des petits plombs de pêche, c’est presque trouver des grains et des paillettes d’or à coup sûr !

Des belles hématites, dont la présence est un indice majeur dans le cadre de la prospection aurifère.

Mon premier pan dans le Gardon

Bon, je vous avoue, il fait très chaud, je suis en plein cagnard ! Température réelle 40 °C à l’ombre, mais il n’y a pas d’ombre, … température ressentie… 50 °C… ; moi qui viens des montagnes fraiches de l’Ariège, j’en pète ! Je suffoque, je ne suis pas du tout habitué !

Je sue des gouttes assez grosses pour re-remplir le Gardon à moi tout seul !

Cela ne se voit pas sur les photos, j’exagère sans doute un peu, mais peu importe, chercher, creuser, cela se mérite…

Attendant avec enthousiasme l’imminente venue de mes amis, je n’ai pu m’empêcher de faire un premier pan, dans la rivière, dans une faille.

Pour moi, avec mes 2 cannes, les berges d’argiles sont glissantes et dangereuses, elles sont une vraie patinoire !

Entre la glaise et les algues, il faut évoluer avec prudence, et sans précipitation ; je dois assurer mes pas.

J’ai pu remarquer plusieurs types d’argiles ou de glaises :

  • De l’argile ou glaise bleutée grisâtre, facile à laver,
  • De l’argile ou glaise orange/jaune, facile à laver,
  • De l’argile solide, blanche ou grise, collante et gluante, difficile à laver,
  • De l’argile orange/jaune, collante et gluante, difficile à laver,
  • De l’argile solide et compacte, comme du ciment, difficile à broyer où à concasser, comme du ciment, et de couleur orange/jaune/bleue.

Le site de prospection est un lieu riche en bedrock d’argile cimentée, et pauvre en bedrock rocheux ; c’est un monde essentiellement composé d’argile, cela change complètement de ce que je peux connaitre en Ariège.

Cependant, il existe des ilots de bedrock de roches, très souvent des gros blocs de calcaire, riches en failles, et dans lesquels j’y ai trouvé quelques paillettes d’or.

Un premier pan, et une première belle paillette d’or ! Très content de cette trouvaille, sans prétention, je ne pensais pas en trouver une du premier coup.

Un dépôt de barre, posé sur du bedrock d’argile cimentée

Le cas qui nous intéresse ici, est assez particulier, imaginez une berge, une terrasse de bedrock d’argile cimentée, avec par-dessus, une épaisse couche de dépôt de barre, de 1 à 5 mètres d’épaisseur.

Si on considère le volume, la masse et le poids de ce dépôt de barre, il a fallu une force considérable pour qu’il puisse se former ; le Gardon est décidément une rivière pleine de surprise.

Cela fait sans doute plusieurs milliers, centaines de milliers d’années, voir plus, que ce dépôt s’est formé, gisant et reposant sur le bedrock cimenté.

Le bedrock d’argile très dur et cimenté se comporte comme du bedrock rocheux ; il s’étend, comme on peut le voir, sur plusieurs centaines de mètres. Ce bedrock est une terrasse, une berge, qui comme nous allons le découvrir, représente quelques atouts pour les prospecteurs que nous sommes.
Nous voyons sur cette photo un épais dépôt de barre, gisant au-dessus du bedrock d’argile très solide, très dur, et cimenté. Les galets roulés sont de dimensions décimétriques et centimétriques ; les plus gros blocs mesurent 40 à 50 cm de diamètre. Le substrat est aussi composé de sables et d’alluvions. L’érosion induite par les pluies successives, et par les crues annuelles tendent à faire tomber des galets et des alluvions au fil du temps.
Nous pouvons observer sur ce visuel 2 horizons, 2 limites importantes. La première est la limite entre le dépôt de barre principal et le bedrock d’argile cimenté. La seconde, plus basse, qui est la limite entre la berge et le niveau de l’eau du cours d’eau, présentant des petites zones de dépôts de miniplaciers aurifères (failles, trous, interstices, rifles dans le bedrock).
Une autre vue, sous une autre perspective, permet d’observer les différentes zones structurant cette configuration géologique intéressante dans le cadre de la prospection aurifère. C’est un excellent cas d’études et de recherches. L’infographie ci-dessus vous présente les différents endroits intéressants à prendre en compte, les différents horizons ou limites de l’or.

Ci-dessous : quelques tests de prélèvements d’échantillons de matériaux, effectués à la base et à l’intérieur du dépôt de barre, à la limite du bedrock d’argile. Ces différents échantillons une fois lavés au pan, et concentrés, ont révélé la présence de quelques grains et de paillettes d’or.

Plusieurs échantillons prélevés dans un trou à la base du dépôt de barre, et juste au-dessus du bedrock d’argile cimenté, à la limite de l’horizon, révèlera grâce à des lavages au pan, la présence de paillettes et de grains d’or. Nous voyons très bien, sur cette photo, la couche de graviers, de sables et de galets roulés, mélangés de manière hétéroclite, et posée sur le bedrock cimenté qui est très uniforme.
Un autre échantillon de substrat, prélevé juste en dessous du dépôt de barre, juste au-dessus de la limite de l’horizon du bedrock d’argile cimenté, va révéler la présence de quelques paillettes et grains d’or au fond du pan. Remarquez la présence d’une poudre grise/bleutée, qui va faire l’objet d’une étude plus attentive.

Après avoir expliqué la configuration du site d’exploration et de prospection aurifère, et maintenant que j’ai la confirmation qu’il y a de l’or à la base du dépôt de barre, je vais maintenant me concentrer sur l’étude d’une poudre bleue et grisâtre elle-même, qui attire mon attention.

Une poudre bleue aurifère à la base du dépôt de barre

Athos me dit avec son humour habituel, de manière joviale et en rigolant :

Tu marches sur de la bijbite mon ami ! Tu marches sur de l’or !

Et il avait raison bien évidemment ! Il faut toujours écouter l’expérience du druide !

Il y a bien de l’or dans certaines poudres, posées à même le bedrock d’argile, comme nous allons le voir maintenant.

À gauche : le bedrock d’argile cimenté, recouvert d’une fine couche de poudres de couleur orange/jaune. Cette poudre contient aussi un peu d’or, mais moins que la bleue. Au milieu : de la poudre bleue/grise, où il y a plus de présence de paillettes et de grains d’or ; environ 2 à 3 fois plus que la poudre jaune/orange. À droite : le dépôt de barre composé de galets roulés.
Sur cette photographie, nous observons la limite de l’horizon entre le dépôt de barre et le bedrock d’argile très solide et très robuste (aussi solide que de la roche, car cimenté). Nous voyons très bien une couche de graviers et de sables, d’alluvions de couleur bleues/grises. Il y a des grains et des paillettes d’or dans ces substrats spécifiques.
Cette photographie illustre la différence de couleurs entre la substance orange/jaune et la matière bleue/grise. Il faut bien observer les berges, et bien exercer son œil, et tester les différents cas qui sont présentés ici.
Sur cette photo, vous pouvez observer de la poudre bleue/grise, aurifère, et aussi des touffes de végétation, dont les racines optimisent la captation des particules d’or, comme dans un tapis ou une moquette d’un sluice.
Cette zone était, il y a quelques années, recouverte d’un épais dépôt de barre de 2 à 4 m d’épaisseur. Il. a été balayé par des crues successives, et son contenu a été déplacé, accumulé et concentré 200 m en aval. Notez que les touffes de racines des végétaux, une fois lavées au pan, contiennent quelques paillettes et grains d’or.

Un placier aurifère de galets et de graviers posé sur le bedrock d’argile

Nous avons étudié ensuite un petit dépôt de barre, dans le cours d’eau, posé sur du bedrock d’argile cimenté de la berge, qui s’est révélé aussi très intéressant.

Les années précédentes, ce dépôt de galets et de sables alluvionnaires n’existait pas.

Ce dépôt a été formé par des crues successives, qui ont arraché des contenus du substrat du dépôt de barre principal, posé que le bedrock d’argile cimentée situé à 200 m en amont, et qui finalement se sont accumulés ici en ce lieu.

Il faut bien comprendre que le Gardon est une grande rivière puissante et capricieuse, qui a une grande force, il est capable de mobiliser d’importantes quantités de roches, galets, et sables au fil du temps.

Ainsi la morphologie et la configuration des berges, plages et dépôt peuvent changer considérablement d’une année à l’autre au sein du cours d’eau.

Donc nous avions décidé de faire quelques essais et tests de prélèvements en ce lieu, au début du dépôt de barre, en faisant face sens du courant, directement sur le bedrock d’argile cimenté.

Des prélèvements de substrats de graviers et d’alluvions au début de la trainée du dépôt de barre ont révélé la présence de nombreux grains et paillettes d’or. Sur les 2 premiers mètres, nous avons découverts des fonds de pans, jusqu’à 20/25 paillettes d’or, jusqu’à 50 cm depuis le bord du bedrock, ensuite, sur la longueur, la concentration diminue considérablement et de manière drastique. L’or s’est concentré au début de la trainée, proche de la surface du bedrock argileux.

Les concentrations de dépôts aurifères ne sont pas linéaires ni constants, elles sont souvent très localisées en des lieux précis.

C’est la raison pour laquelle il est essentiel de réaliser plusieurs tests de prélèvements, afin de compter les occurrences de grains ou de paillettes d’or au fond de chaque pan.

Dans cet exemple, nous avons privilégié le début de la trainée du dépôt de barre, d’autres prélèvements se révélaient moins fructueux.

Les concentrations se réduisent considérablement dans la continuité.

Bien évidemment, nous avons rebouché les trous après notre passage, car nous sommes des prospecteurs responsables et sérieux !

Nous sommes ici au début de la trainée, jusqu’à 50 cm du bord de la berge de bedrock d’argile. Le travail représente une longueur d’environ 1 m, dans lesquels nous avons réalisé plusieurs pans successifs, avec une moyenne de 10 à 25 paillettes d’or par pan. Le trou a été rebouché après la session de recherche.

De l’or… dans les creux, failles et rifles du bedrock d’argile

Au niveau inférieur des berges du bedrock d’argile, entre le niveau de l’eau de la rivière et jusqu’à 1.5 m de hauteur environ, il existe une zone, une limite particulière, qui mérite une attention particulière.

Celle-ci est composée de creux, crevasses, trous, interstices, qui sont remplis de dépôts de glaises et de sables.

Pour un œil non averti, ces dépôts d’affleurement sont difficiles à voir du premier coup, car les mini-dépôts se fondent dans les colorations et les teintes du bedrock.

Il est possible de les repérer facilement, avec le doigt, les dépôts étant meubles, le doigt s’enfonce facilement, contrairement au bedrock d’argile, qui est aussi dur que du ciment.

Vous pouvez aussi un petit bâton à cet effet, moi j’utilise la pointe de ma canne d’éclopé ! 🙂

En fait, il faut ramasser délicatement, avec une cuillère ou une spatule, ces dépôts de glaises et d’alluvions, très collants et très gluants, qui sont des pièges à paillettes et à grains d’or.

Il faut ensuite les laver au pan, en débourbant et en lavant correctement avec beaucoup d’eau.

En plus de trouver des sables noirs, nous avons trouvé aussi dans ces substrats beaucoup de petits plombs de pêche.

En fait, les paillettes d’or proviennent à la fois de la rivière elle-même, mais aussi des alluvions du dépôt de barre situé au-dessus à quelques mètres à la verticale.

Ces grains et paillettes sont charriés à la fois par l’eau des crues et du courant de la rivière, mais aussi par les eaux pluviales qui font descendre celles-ci depuis le dépôt de barre et les glaises bleues de la zone supérieure, jusqu’aux pièges dans le bedrock d’argile en bas.

Une prise de vue générale de la configuration de la berge de bedrock d’argile cimentée. La zone qui nous intéresse ici est une bande de 1 à 1.5 m de hauteur, située juste au-dessus du niveau du cours d’eau.

Ci-dessous : des vues rapprochées des creux, trous, crevasses, qui sont des traces des érosions successives produites par les flux des eaux de la rivière. En grattant les parties meubles, il est possible de trouver des grains et des paillettes d’or. Ces zones, bien que sous notre nez, restent des endroits discrets, il faut le savoir. Elles ont la même couleur que le bedrock d’argile. Il est plus évident de les repérer sur du bedrock rocheux. Aussi, en grattant, on retrouve de l’argile grise bleue.

Le niveau de l’eau du Gardon baissant jour après jour, des nouveaux dépôts d’affleurements argileux meubles apparaissent au fur et à mesure. Il est possible de faire une belle cueillette de paillettes d’or dans ces types de configurations de placiers aurifères.

Pour tout vous dire et être honnête avec vous, c’est mon ami Athos qui m’a appris à observer et à prendre en considération ces miniplaciers, et surtout à les repérer avec efficacité.

Il m’a éduqué à bien exercer mon œil pour les trouver.

Je souhaite aussi vous dire que c’était la première fois que je réalisais des recherches sur du bedrock d’argile cimentée, et cela constituait un parfait cas d’école pour moi, n’étant pas habitué à chercher dans ce type d’environnement géologique.

Je suis en effet beaucoup plus habitué par des dépôts de miniplaciers posés sur des affleurements de bedrock rocheux, beaucoup plus repérables.

Ce fut pour moi une réelle découverte, et cela m’a donné la possibilité d’approfondir mes expériences et connaissances à ce sujet.

Dans la moquette, les racines, il y en a…

Nous avons étudié, par la suite, un autre endroit, appelé La Plage à Galets, qui est en fait un immense dépôt de barre, posé sur du bedrock d’argile cimentée et très solide, sur le rivage opposé.

La Plage à Galets est une grande zone de 50 m de large et de 250 m à 300 m de longueur, composé essentiellement d’alluvions, de graviers et de galets ; cet endroit est aussi prospecté par de nombreux chercheurs d’or, des traces de prospections anciennes sont visibles.

Cette zone est pile dans l’alignement de l’axe des eaux des crues du Gardon.

Une vue générale de la zone surnommée La Plage à Galets, un site de prospection aurifère notable. Tous les ans, à cause des crues successives, la morphologie de la plage varie et change d’aspect, mais aussi, elle se recharge et se renouvelle perpétuellement de nouveaux galets, alluvions, graviers et substrats aurifères. Ce type d’endroit est digne d’intérêt pour les prospecteurs que nous sommes, car il se renouvelle tous les ans et régulièrement après chaque crue.

Ci-dessous : un autre bon cas d’école en prospection aurifère, avec la présence d’un gros obstacle, de végétaux et de bedrock d’argile cimentée, et pour conséquence la révélation d’un petit placier aurifère, d’une zone de concentration.

Sur ce schéma, je présente l’intérêt des gros obstacles que procurent les gros blocs de roches, qui créent des zones de turbulences, qui aura tendance à concentrer des grains et des paillettes d’or en amont et surtout en aval de l’obstacle. C’est d’autant plus confirmé, grâce à 2 autres facteurs essentiels : la présence de racines et de végétaux, jouant le rôle de moquette et de pièges à particules d’or, mais aussi, à 30/40 cm de profondeur, la présence d’un bedrock d’argile cimentée et très dur, qui est une limite d’horizon en dessous de laquelle les particules d’or ne pourront pas descendre et auront tendance à s’y accumuler durablement.
Pour réaliser ces tests, j’y ai lavé l’équivalent de 2 gros sceaux, sans oublier bien sur de reboucher mon trou ! 🙂 Les lavages au pan successifs ont révélé la présence de beaucoup de sables noirs et de particules lourdes (hématites, plomb de pêche), et aussi de grains et de paillettes d’or. Le trou a bien évidemment été rebouché par la suite, afin de ne laisser aucune trace de mon passage.
Cette touffe végétale, en bordure de la plage et du cours d’eau, est une zone de prospection intéressante, car elle est dans l’axe d’écoulement des crues, et elle est directement posée sur le bedrock d’argile cimentée et très solide. Le lavage au pan des substrats présents dans la moquette des racines végétales ont révélé la présence de grains et de paillettes d’or dans les concentrés de sables noirs. Comme dans un sluice, la moquette naturelle joue un rôle majeur dans la concentration des particules lourdes.

Ci-dessous : un autre exemple d’obstacle intéressant, et digne d’intérêt pour la prospection aurifère. Le sens du courant va de la gauche vers la droite sur les 2 premières photos.

Au pied de ce buisson, au milieu de gros galets roulés et de graviers, je trouve le bedrock d’argile à environ 30/40 cm de la surface. C’est une zone de grandes turbulences, et les racines procurent des pièges à particules d’or. J’ai évité d’arracher directement les racines, pour préserver l’arbuste. J’ai préféré chercher à quelques centimètres un peu plus en bas, directement sur le bedrock.
J’ai réalisé aussi un test de prélèvement au milieu d’une grosse touffe de végétaux, pour disposer de données quantitatives supplémentaires, sur la présence ou nom de paillettes et de grains d’or. Cette touffe est située directement dans le sens des crues. J’ai ensuite rebouché le trou.
Au milieu du dépôt de barre de la Plage à Galets, l’épaisseur doit être de 2 à 3 m environ, accumulée au-dessus du bedrock d’argile cimentée.

L’île aux pirates ! Un bloc de calcaire avec des failles, aurifères…

Malheureusement, je n’ai aucune photo de cet endroit, car il fallait traverser la rivière à la nage ; j’ai donc transporté le strict minimum requis, c’est-à-dire : 1 pan, 1 pipette, 1 crochet pour les failles.

En fait, plus en aval, il y a une sorte d’île, composée d’un bloc de calcaire fendu en plusieurs parties, et dans lequel il y a de nombreuses failles, interstices, et autres pièges à or.

Le matin du dernier jour, nous étions partis, Valérie, Athos et moi, faire quelques pans en ce lieu, pour vérifier la présence paillettes et de grains d’or.

L’île aux pirates, dont je laisserai l’emplacement exact sans références et mystérieux, pour préserver le site. C’est l’endroit où j’ai procédé à quelques tests de prospections aurifères, le dernier jour, avec Athos et Valérie. En fait le bloc de calcaire est parsemé de failles, rifles, interstices, crevasses, dans le bedrock, qui sont chacun des pièges à or potentiels. Nous pouvons observer, sur cette vue satellitaire, la présence de failles perpendiculaires au sens de la rivière, sur ce bloc de calcaire.

Ce bloc de calcaire, érodé et abîmé par les eaux tumultueuses des du Gardon, est parsemé de nombreuses failles, dont certaines sont perpendiculaires au sens de l’écoulement des puissantes crues successives.

Ayant réalisé quelques essais de prélèvements de substrats et de sables à l’intérieur de ces failles, je confirme que celles-ci contiennent un peu de grains et de paillettes d’or.

Pour procéder, il faut bien curer les failles, parfois profondes, avec un crochet, un piolet, une cuillère, et surtout, il faut prendre son temps.

Une fois les poudres, sables et substrats récoltés, il faut les laver délicatement au pan, pour concentrer les sables noirs et les matériaux les plus denses ; ce n’est qu’à la fin de ce processus, que les paillettes d’or se révèlent aux yeux du prospecteur.

Dans le Gardon. Là-bas…, il y en a !…

Bon, ce n’est pas une surprise, nous savons que depuis l’Antiquité, et même bien avant cette période, le Gardon était réputé aurifère ; il a largement été exploité par les Anciens (les Gaulois, les Celtes, les Romains,…).

Et sans doute, très certainement, par les anciens peuples du Néolithique et du Chalcolithique.

La présence de grains et de paillettes d’or dans cette rivière capricieuse (c’est presque un fleuve, car très puissant) est avéré depuis très longtemps, il existe de nombreux textes, articles de presse, références, histoires, archives à ce sujet.

Aussi, quand je suis arrivé le premier jour sur place, j’y ai trouvé un père et son fils, entrain de chercher et de prospecter dans le Gardon.

Je n’ai pas été surpris par cette vision, car je connais la réputation de ce cours d’eau, très prospecté par les locaux, mais aussi par des visiteurs, depuis plusieurs millénaires.

Quelques modestes trouvailles découvertes dans le Gardon, au fond d’un pan, avec un peu de sables noirs.

N’oubliez pas que la prospection aurifère, c’est non seulement chercher et fouiller le passé, mais surtout, c’est le plaisir d’être en pleine nature en extérieur ; le but, c’est de savourer des moments privilégiés d’aventures.

C’est d’autant plus vrai, si les recherches sont réalisées entres amis prospecteurs, passionnés et fraternels.

En fait, trouver de l’or, c’est une chose, mais ce n’est pas l’essentiel, à la limite c’est accessoire, car rien n’est plus important dans la vie, que de se faire des nouveaux amis, de chercher à comprendre son entourage, et de partager une passion.

Le plaisir est dans le partage !

La fièvre de l’or est une notion bien terre à terre, dans laquelle les gens trop sérieux, avec tristesse, s’y perdent en oubliant l’essentiel et la quintessence de l’existence.

Conclusions

Mes amis, j’ai été très heureux de partager et de savourer ces aventures avec des personnes très intéressantes, et très passionnées.

Nos aventures nous ont permis de partager nos expériences et nos savoir-faire, mais aussi de rigoler, manger ensemble, discuter durant ces jours mémorables.

Je souhaite rendre un hommage particulier à ces personnes à travers cet article, et j’espère les revoir bientôt pour des nouvelles aventures d’orpaillage.

À vrai dire, j’y serai bien resté une semaine de plus, car je m’y sentais bien !

La quête de l’or, c’est bien, mais ce n’est pas le plus important ! Rien ne vaut plus que l’aventure et le partage, les rapports humains, rien n’est plus important que l’amitié et la fraternité !

C’est une question de mentalité, de principe et d’état d’esprit. Oui, dans le respect, il y a de l’amour.

Quelles expériences pouvons-nous tirer de nos recherches et prospections aurifères dans le Gardon ? Voici un résumé :

  • Il existe sur le bord des berges du bedrock d’argile cimentée, des miniplaciers de glaises, d’argiles et de graviers aurifères, présents dans les rifles, creux rifles et trous,
  • La limite entre le dépôt de barre et le bedrock d’argile est composée d’une couche de graviers aurifères,
  • Les poudres bleues présentes sur le bedrock, juste en dessous du dépôt de barre contient des paillettes et des grains d’or,
  • Il existe dans le bedrock d’argile cimentée, sous le niveau de l’eau, des failles profondes, pouvant contenir des grains et des paillettes d’or, cela est valable aussi dans les marmites ou les gros trous,
  • Des placiers aurifères se forment en aval des gros blocs de roches ou des grands obstacles, en prenant en compte du sens de l’écoulement de l’eau de la rivière et des crues successives,
  • Les moquettes, racines et végétaux, posés sur le bedrock et en aval des obstacles tendent à concentrer des particules lourdes, y compris de l’or. Cependant, il faut éviter de les entamer, pour préserver au maximum la flore locale.

Cet article, je ne vous le cache pas m’a demandé beaucoup de temps de rédaction, de lecture, et de relecture, et j’espère sincèrement que vous l’apprécierez.

À venir, prochainement, 2 nouveaux articles sur la prospection aurifère, en cours de rédaction :

  1. L’orpaillage et la prospection aurifère des placiers marins, en milieu océaniques et maritimes,
  2. Chercher de l’or dans les miniplaciers d’affleurement de bedrock.

Références

Vidéos
  • Une vidéo de 2017 de notre cher Athos Hellgoth, intitulée Orpaillage – Gardon à sec!!!, dans lequel il cherche de l’or dans certaines failles du Gardon, presque à sec. Lien ici : https://youtu.be/dkZdUpWvPMs
  • Une vidéo réalisée par France 3 Occitanie, intitulée 70 chercheurs d’or à la conquête du Gardon pour la coupe d’Europe, datant de 2019, dont le lien direct est ici : https://youtu.be/m773uiarVOk
Revue de presse
* Il y a de l’or ici?

NB. Pour des raisons évidentes de préservation des lieux sauvages et des biotopes, je ne divulguerai pas les localisations précises de mes recherches. Car je tiens à conserver en l’état et à l’abri des curieux, des touristes, des fâcheux, de vénaux ou des mercantiles ces endroits magnifiques et magiques.

Si vous orpaillez, rebouchez vos trous! Ne laissez aucune trace visible de votre passage!

Copyright : Vivien Laïlle, Copyright Goldsnoop.com, juillet 2021, droits réservés, reproduction interdite.

Crédit photos : Vivien LAÏLLE, Mehdi LORIENTATION, Athos HELLGOTH, droits réservés, reproduction interdite.

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