Journal de prospectionPlacier alluvionnaire

Une marmite à graviers et glaises aurifères dans du bedrock rocheux

20 juillet 2020, Ariège, Occitanie, Pyrénées.

Merci mes amis, pour vos retours, commentaires et vos partages d’expériences! Cela est très constructif.

Je continue à vous partager avec amour mes expériences car c’est important pour moi ; en effet la prospection aurifère est souvent bien mystérieuse pour certains.

Aujourd’hui, je vais vous présenter un site aurifère très intéressant, un cas d’école à vrai dire, une marmite incluse dans un bedrock rocheux, situé entre 1.5 m et 2 m au dessus du niveau du cours d’eau.

Déjà, au premier abord, difficile d’y reconnaître une marmite ici, c’est en étudiant d’un peu plus près les graviers, et en creusant un peu, que je me suis rendu compte de sa particularité géologique! Et oui, les marmites, ces coquines se cachent souvent et sont discrètes!

La marmite étudiée dans cet article est érodée dans un bedrock de marbre, elle mesure environ 50 cm de largeur et 1 m de profondeur, je présenterai plus en détails sa description dans la suite de cet article.

C’est un excellent cas d’école pour un prospecteur, car non seulement le gravier et les alluvions sont aurifères, mais aussi, il y a de nombreux indices propices, comme les hématites, les objets en fer rouillés, et surtout des glaises aurifères.

Bien sur, il y a de l’or dans la marmite, cependant, celui-ci n’est pas uniformément réparti ; même si on trouve des paillettes éparses dans les graviers, les alluvions, et les glaises lavées, la zone la plus importante contenant le plus d’or est celle se situant entre 0 et 5 cm au dessus du bedrock de glaise.

Ce jour là, nous sommes allé faire des tests d’échantillonnages dans cette marmite, avec ma compagne, l’Orpailleuse Mystère, qui participe avec amour à mes aventures, recherches et découvertes, et je la remercie.

J’espère que vous apprécierez cet article et reportage, je vais essayer d’être le plus complet possible ; car en effet, il est le fruit de nombreuses heures d’un travail minutieux…

Je vous invite à lire la suite de cet article, dans le post intitulé De l’or dans des glaises aurifères gluantes du fond d’une marmite.

Auteurs: Vivien Laïlle & Christine Rives – Mail: vivien.laille@gmail.com – Tél: 06 95 34 35 45.

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SOMMAIRE:

Quelques spécimens découverts

Je ne vous le cache pas, celle marmite a rendu beaucoup d’or, car je souhaite démontrer que certaines d’entre-elles répondent aux attentes des prospecteurs.

Ayant testé plusieurs marmites, certaines ne rendent pas du tout! Je pense que la présence de glaise y est pour quelque chose.

Pour se mettre un peu l’eau à la bouche, voici quelques spécimens découvert dans la marmite que j’ai étudié dernièrement.

Un petite pépite d’or de 5 mm de largeur, mon record jusqu’à présent! Découverte dans le premier lavage au pan! Elle a son binôme plus petit. Je dois dire que j’ai halluciné lorsque je l’ai découverte, je n’en croyais pas mes yeux, je l’avoue! Un très beau spécimen.

Ci-dessous: des paillettes d’or telles qu’elles se sont présentées à mes yeux, au fond du pan.

Ci-dessous: ayant lavé les gravier et les alluvions à part des glaises, voici un premier éventail des paillettes et grains d’or découverts dans la marmite ce jour là. La règle à droite vous donne les échelles et dimensions réelles.

Une belle constellation de paillettes et de grains d’or, en provenance de la marmite. Certaines mesures plus de 1 mm de largeur.

Ci-dessous: Observations au microscope binoculaire du premier lot de paillettes trouvées, dans la couche les graviers et les alluvions de la marmite aurifère. Je détaillerai plus loin dans cet article les différentes formes.

Ci-dessous: le deuxième lot de paillettes d’or découvertes dans la couche de graviers et les alluvions aurifères de la marmite.

Cidessous: un troisième lot de paillettes d’or découvertes dans la couche de graviers et d’alluvions de la marmite aurifère. La pièce de 1 centime d’euro vous permet d’apprécier l’échelle des dimensions des paillettes d’or.

Ci-dessous: un quatrième lot de paillettes d’or découvertes dans les glaises de la marmites cette fois.

Les glaises de certaines marmites peuvent rendre des paillettes d’or, en voici la preuve avec ces exemples de spécimens très intéressants. Je détaillerai plus loin les interprétations des formes de celles-ci.

Aussi, d’autres spécimens sont à venir, les isoler et les prendre en photo demande du temps ; la marmite a en effet rendu beaucoup de sables noirs…

Site de prospection

La marmite est placée dans un contexte de bedrock de marbre, elle mesure 1 m de profondeur et 50 cm de diamètre, et elle est située à 1.5 m / 2 m du niveau de l’eau.

Il s’agit donc d’une marmite de crue d’eau, sans doute jamais ou rarement vidée.

Ci-dessous: pour mieux présenté le cas de cette marmite, j’ai réalisé un modèle 3D le plus réaliste possible de celle-ci, grâce à la technique de photogrammétrie, qui est un excellent outil de rendu et de modèle 3D, pour mieux appréhender et visualiser certains sites de prospection aurifère. La 3D a de nombreux intérêts, comme par exemple: analyser la configuration du terrain, les flux des eaux, parfois plusieurs mois ou années après. Etant tombé amoureux de ce procédé novateur, et disposant du matériel et des logiciels pour cela, j’ai décidé de vous partager ce cas, mais surtout de pratiquer cette technique dès que je le peux. Je pense en effet que c’est le meilleur moyen de présenter un site de prospection. Cliquez sur le cube pour lancer la visualisation du modèle 3D de la marmite, et utilisez votre souris. Vous pouvez zoomer aussi, vous verrez les objets en fer rouillé, un indice important, mais aussi les sables noirs. Vous verrez, le rendu est très réaliste.

Lien vers le modèle 3D ici: https://p3d.in/jlybW

Lien vers la galerie de modèles 3D de Goldsnoop.com ici: https://p3d.in/u/goldsnoop

Ci-dessous: des images du modèle 3D de la marmite aurifère, réalisées par photogrammétrie.

La photogrammétrie procure de nombreux avantages, comme par exemple étudier un placier en vue de prospections futures ; ce procédé requiert un bon appareil photo numérique, et une bonne puissance de calcul informatique (CPU et GPU).

Aussi, combiner la photogrammétrie à un drone, où encore mieux, à un Lidar, c’est le top!

On manque de données Lidar sur les cours d’eau en France, contrairement au USA et au Québec, qui disposent de cartes à ce sujet, que les prospecteurs peuvent visualiser en public sur des sites web spécialisés.

En fait, avec ces technologies, il est possible de cartographier en 3D, n’importe quel site de prospection, mines, ou sites archéologiques, comme le fait Albert Lin, une référence dans ce domaine, dont je suis un grand fan, qui diffuse ses documentaires sur National Geographic.

Je vous invite à regarder tous ces documentaires, disponibles ici. Je suis persuadé que ces nouvelles techniques peuvent apporter un plus à la prospection aurifère traditionnelle.

Une prise de vue photographique en plan général de la marmite étudiée dans ce reportage. On ne reconnais pas qu’il y a une marmite aux premiers abords, celle-ci c’est révélée uniquement pendant la phase de prospection. J’ai d’ailleurs été très surpris, il y a une grande part de chance. Le flux d’eau des crues successives proviennent d’en bas sur cette photo. La marmite est à l’applomb d’un obstacle.
Détail du fond de la marmite, avec les glaises aurifères résiduelles.

J’ai récupéré et lavé tout le contenu des alluvions et substrats de cette marmite, puis je l’ai rebouchée, comme à mes habitudes. Il est très important de reboucher toujours les sites de prospection et de ne laisser aucune trace de son passage!

Matériel utilisé

Pour cette sortie de prospection aurifère, j’ai utilisé le matériel suivant:

  • 1 pan américain grand format, propre et lavé,
  • 1 petite pioche,
  • 1 marteau de géologue,
  • 1 flacon tubulaire aspirant en plastique,
  • 1 mini pan lavé,
  • 1 pipette propre et lavée, 
  • 1 flacon de tube à essais en plastique propre,
  • 1 microscope binoculaire.

Le lavage a demandé une journée entière à 2 personnes au pan, en commençant tôt la matinée, et finissant tard le soir, avant le coucher du soleil.

Aucun tamis a été utilisé pour le lavage des graviers et des alluvions, car je ne voulais pas prendre le risque de perdre des grains d’or de taille importante, et j’ai bien fait.

Méthodologie de travail

Les graviers, sables et glaises ont été lavés sans tamis, directement dans les pans, puis les concentrés de sables noirs ont été récupérés avec une bouteille pipette.

La partie la plus difficile a été le lavage des glaises gluantes et collantes, qui demande plus de soins et de temps pour le débourbage.

Les gros galets glaiseux, ont été nettoyés et lavés soigneusement dans les pans, et les glaises ont été brisées à la main, méticuleusement en prenant son temps.

Un contexte de bedrock rocheux

Si on considère le contexte de la présence de la marmite, dans un cadre plus large, celle-ci se situe dans du bedrock de marbre.

Le site de prospection est un plateau rocheux de marbre, qui fait office de bedrock. Ayant testé d’autres endroits en ce lieu au pan, pour des échantillonnages diver: les failles, rifles, et les touffes d’herbes, sont toutes positives à l’or.
Une autre vue du bedrock rocheux de type marbre, parsemé de nombreuses failles, touffes d’herbes, de rifles et d’obstacles. En fait, il s’agit d’une rampe géante naturelle, ou d’un sluice naturel géant.
Ces galets, graviers et alluvions sont déposés directement sur le bedrock rocheux, couche par couche, au grès des crues et des siècles. Le bedrock est situé à peine à 0 à 50 cm de profondeur. Il y a un lit secondaire primaire, secondaire, voire tertiaire. Il y a en effet 3 étages qui sont des plateaux successifs, le lit du cours d’eau, puis le plateau du bedrock, enfin un autre plateau composé de végétation de type pelouse (dépôt sédimentaire).
Les crues successives ont créé une sorte de chenal, qui déposent des alluvions, des graviers et des galets sur le bedrock. Comme on peut le voir ici dans cette photo, l’affleurement du bedrock sort de la surface pour dépasser les alluvions, qui constituent une couche plus ou moins épaisse. Il y a des graviers et des galets roulés dans tous ces endroits, accumulés avec le temps, pendant les différentes montées des eaux successives.

Je vous soumet un article intitulé, Cours d’orpaillage: Bien chercher dans le bedrock rocheux, tu devras!, dans lequel j’évoque la prospection aurifère dans le bedrock rocheux.

Beaucoup de fer rouillé et du plomb

Le contexte du dépot des alluvions et des gravier montre qu’il y a une grande présence générale d’objets en fer rouillés, disséminés de toute part, sur le bedrock, en surface et en profondeur.

Je note aussi la présence de débris d’activités d’activités de pêche, comme la présence de plombs.

Des objets de maçonnerie en fer rouillés, sont associés à l’or, comme les objets en plomb. De part leur densité et leur lourdeur. Il est aussi intéressant de noter que les hématites et les nodules pyriteux sont aussi des bons indicateurs pour la prospection aurifère.

Je vous propose de consulter l’article intitulé Cours d’orpaillage – 3 indices pour trouver de l’or: hématites, objets en fer et les plombs, qui présente des indices aurifères important pour la prospection.

Organisation structurelle de la marmite

Je vais dans ce chapitre dresser une description complète et détaillée de la marmite aurifère que nous avons étudié ce jour là.

Au départ, je m’étais intéressé à ce cas, parce qu’il y avait des objets en fer, et parce qu’une sorte de mur créait un obstacle (un rifle, un créneau, comme une rampe géante), propice à un effet venturi.

Mais finalement, ayant commencé à creuser, je me suis rendu compte dans un second temps, que cet incident géologique était une vraie marmite inexplorée.

En regardant comme ça, difficile de s’imaginer qu’il y a une marmite sous ce gravier, de 1 m de profondeur! Les marmites sont parfois discrètes. Celle-ci n’avait pas été fouillées depuis très très longtemps… (peut être jamais?).
Coupe schématique de la marmite aurifère étudiée dans cet article. Celle-ci est composée de 2/3 de graviers et alluvions aurifères (galets roulés, graviers et sables), à la surface des objets en fer rouillé (en rouge) et aussi disséminés dans les graviers, puis en dessous, 1/3 de couche de 4 glaises différentes, disposées en couches. Le sens de l’écoulement du flux d’eau des crues provient de la gauche pour aller à droite. Il est important de préciser que les paillettes et les grains d’or ne sont pas uniformément réparti au sein de la marmite, la densité la plus importante se situe entre 0 et 5 cm au dessus du bedrock glaiseux, même si on en trouve de manière plus éparse dans les autres couches de la marmite.
Quelques objets en fer rouillé, trouvé sur le dépôt de graviers et d’alluvions à la surface de la marmite. Ce sont des très bon indicateurs dans les cours d’eau « non sauvages », malheureusement souvent pollués par les activités humaines. Le gravier, une fois lavé, contenait aussi des objets en fer de petites dimensions: clous rouillés, morceaux de fer,…

Des glaises aurifères

Après avoir retiré les 2/3 du contenu de la marmite, riche en graviers et alluvions, il y avait un fond de bedrock argileux, composé de glaises de couleur jaune.

Ensuite, la couche de glaise jaune gluante et collante, a laissé place à une alternance de couches de glaises de différents couleurs: glaises vertes, glaises bleues, glaises grise, et ainsi de suite, jusqu’au fond de la marmite.

J’ai donc pu étudier séparément les graviers/alluvions/galets d’un coté, et les glaises d’un autre coté, pour laver et comparer les échantillons.

Ci-dessous: 2 glaises aurifères compactes de couleurs différentes: jaune, et bleue. Elles sont collantes, gluantes, compactes, et difficile à extraire. Leurs lavages au pan requiert du temps et un débourbage long et rébarbatif. Ces types de glaises aurifères sont difficiles à briser et à laver, mais elles contiennent du sable noir, du quartz fin, et des paillettes d’or. Aussi, elles jouent le rôle de bedrock argileux, et de glue à paillettes d’or. Toutes les argiles ne sont pas systématiquement aurifères, mais celles-ci le sont. L’alternance des couches de couleurs différentes, je dois l’avouer, est assez impressionnante, par leurs contrastes. Je ne m’y attendais pas du tout.

Il est donc important d’accorder une attention particulières aux marmites dotées de fond glaiseux, dans le cadre de la prospection aurifère, surtout si il y a une alternance de couleurs, et surtout si celles-ci contiennent des résidus de quartz très fins.

Pour les prospecteurs qui sont intéressés par les glaises aurifères, je vous invite à lire l’article intitulé Cours d’orpaillage: Observer les couleurs des argiles et des glaises, tu feras!, dans lequel j’explique cela.

Des belles trouvailles de paillettes d’or

Je dois, pour être le plus complet possible, préciser qu’il y a un horizon contenant plus d’or, et l’or le plus gros dans cette marmite, il s’agit d’une zone comprise entre 0 et 5 cm au dessus du bedrock de glaise.

Cela même si les graviers et les couches de glaises en contiennent, la répartition est loin d’être uniforme.

Aussi, l’aspect et la forme de l’or à la surface est différent de celui plus profond: l’or dynamique au dessus, et plus en profondeur l’or spontané.

Enfin, l’analyse approfondie des formes des grains et des paillettes d’or montre qu’il y a de l’or apporté depuis l’extérieur (or dynamique roulé, or en flaques, ou or plié), mais aussi de l’or formé spontanément au sein même dans les glaises de la marmite (or précipité, petits grains, cristaux d’or), grâce aux phénomènes physico-chimiques, mais aussi grâce aux bactéries présentes dans le substrat.

Dans les graviers et les alluvions de la marmite

Ci-dessous: des paillettes et des grains d’or qui ont été découvertes dans la couche d’alluvions, de graviers et de ables de la marmite étudiée. Cette couche occupe les 2/3 du volume de la marmite.

Des beaux grains d’or et des petits plombs de pêche au fond du pan. La présence de petits plombs, c’est souvent l’assurance de trouver du jaune…
Un autre grain d’or, trouvé dans les concentrés de sables noirs, au fond du pan.
Sur cette photo, en haut, une règle donc chaque trait mesure 1 mm. Voici des belles paillettes et grains d’or, aux formes très diverses et variées.
A gauche: un grain d’or roulé, tendant à devenir moins anguleux. A droite: une paillette d’or aux bords pliés.
Un bel exemple de grain d’or boursoufflé, sans doute de l’or précipité, avec une couche d’oxyde de fer à la surface.
3 grains d’or de formes et de textures différentes. Leurs histoires, leurs genèses et leurs origines sont différentes.
Un grain d’or roulé aux contours réguliers, signe d’une longue présence dans la rivière.
A gauche: un gros grain d’or cristallisé, ressemblant à un cerveau, de l’or précipité. A droite: un grain d’or plus petit, roulé par les forces mécaniques de la rivière.
2 autres grains d’or en relief, en provenance de la marmite ; ce sont des grains d’or boursoufflés, sans doute de l’or précipité.
Une constellation de paillettes d’or de dimensions plus petites, découvertes dans la marmite.
Un autre lot de paillettes et de grains d’or, aux formes diverses et variées.
Au dessus: 3 grains d’or de petites dimensions, et roulés par la rivière. En dessous: un gros grain d’or aux contours irréguliers et boursoufflés, peut être de l’or précipité, en interaction avec la chimie de l’eau de la rivière, et aussi du rôle des bactéries.
D’autres grains d’or découverts, avec à droite un gros grain d’or presque sphérique, roulé par la mécanique de la rivière.
Un autre lot de paillettes et de grains d’or très intéressants, découverts ceux-là dans la couche des graviers et des alluvions de la marmite. Soit 14 paillettes d’or en tout sont présentées ici, vues au microscope binoculaire, pour mieux en apprécier les formes.
Dans ce lot de paillettes d’or, il y a 2 spécimens de bonnes dimensions, aux contours anguleux et irréguliers. Il y a aussi une douzaine de petits grains beaucoup plis petit, sans doute de l’or en formation, de l’or formé par les activités bactériennes au sein des substrats alluvionnaires. Certaines sont même de forme presque sphérique.
Dans les glaises de la marmite

Ci-dessous: une vidéo du lavage des glaises et des argiles du fond de la marmite. Je les ai faite séchées au soleil, puis réduite en poudre dans un sceau, pour ensuite les tamiser avec un tamis à mailles larges de 4 mm au moins (pas trop fin).

Ci-dessous: les résultats obtenus du lavage au pan des argiles et glaises de la vidéo présentée ci-dessus.

Ci-dessous: des paillettes et des grains d’or qui ont été découvertes dans la couche de glaises de la marmite étudiée. Celle-ci occupe le 1/3 du fond restant de la marmite, et elle alterne différentes couches de couleurs: jaunes, bleues, vertes, grises.

Un lot de paillettes et de grains d’or, minuscules mais existantes. Ce sont des grains d’or dit « spontanés« , formé dans les glaises de la marmite, par réactions chimiques ou bien par les bactéries.
Photographie prise au microscope binoculaire: un groupe de petits grains d’or, dont l’un est de forme presque sphérique. Il s’agit sans doute d’or formé spontanément dans les glaises grâce aux bactéries et au biofilm bactérien.
Vue détaillée des petits grains d’or minuscules trouvés dans la marmite. Ces types de grains d’or sont formés spontanément au sein des glaises de la marmite, per des réactions physico-chimiques, mais aussi per les bactéries présentes et le biofilm.
Un autre groupe de paillettes et de grains d’or, photographiés au microscope binoculaire. Les formes sont très variées.
Deux grains d’or fin alluvionnaires, aux formes différentes et aux histoires différentes.
Dans cette vue prise au microscope, on repère d’autres grains d’or. En bas à gauche, de l’or gris de type électrum, un alliage naturel d’or et d’argent en provenance de gîtes métallifères sulfurés (galène argentifère). En bas au centre, un grain aux contours très irréguliers et anguleux. A droite en bas: 5 petits grains d’or, dont un électrum (or gris).
Un autre groupe de paillettes d’or présentes dans les glaises de la marmite étudiée. La grosse paillette en haut à gauche, en forme de flaque. Le second spécimen en bas à gauche de grande taille aux contours irréguliers, resemble à de l’or précipité. A droite, 6 petits grains d’or. A gauche, un petit grain d’électrum (or gris alliage d’argent et d’or naturel).

Conclusions

Je suis toujours impressionné de constater la diversité incroyable des formes et des couleurs, des grains et des paillettes d’or dans la nature ; avec un peu d’imagination, on peut y voir des animaux, des personnages, des objets reconnaissables, pour les plus poètes d’entres-nous.

Comme nous l’avons vu dans cet article, et comme il a été démontré, certaines marmites peuvent être propices à la découvertes de paillettes ou de grains d’or, mais pas toutes.

Aussi, l’or n’est pas disséminé de manière uniforme dans cette marmite, les plus gros grains d’or, et la plus grande densité se situe dans un horizon situé entre 0 et 5 cm au dessus du bedrock de glaise formé au fond de la marmite ; enfin, la forme de l’or varie en fonction de la profondeur, c’est à dire l’or dynamique au dessus et l’or précipité ou spontané dans les glaises.

Par ailleurs, j’ai testé 5 autres marmites, moins glaiseuses, avec du gros gravier et du gros sable, sans hématites, ni objets en fer, cela n’a rien donné de flagrant, les tests étaient négatifs.

Dans le cas la marmite étudiée dans cet article, les substrats d’alluvions, les graviers, les glaises, tous étaient positif à l’or, avec du bel or notamment.

Sans doute que dans notre étude, les glaises gluantes riches en quartz fins décomposés, sont intrinsèquement aurifères, mais de part leurs caractéristiques, leurs présence au fond de la marmite , crée un bedrock argileux compact sur lequel les paillettes et grains d’or peuvent se déposer durablement, mais elles jouent aussi un rôle de glue ou de colle à particules d’or.

Je suis très heureux de vous avoir décrit et partagé ce cas particulier de configuration de placier aurifère, et j’espère que cet article sera utile pour celles et ceux qui débutent en prospection aurifère.

N’oubliez pas de chercher et de chercher encore, cela ne se fait pas tout seul ; que si vous ne trouvez pas c’est normal, même les meilleurs prospecteurs ne trouvent pas systématiquement, sinon cela serait facile!

Echantillonnez, quantifiez et cartographiez vos découvertes, tenez un journal de prospection, c’est essentiel.

Je vous invite à lire la suite de cet article, et à consulter d’autres recherches sur la marmite, dans mon post intitulé De l’or dans des glaises aurifères gluantes du fond d’une marmite.

Ci-dessous: une vidéo que j’ai faite qui présente une recherche dans une autre marmite aurifère, située dans du bedrock au dessus du niveau du cours d’eau, et composée de glaises et d’hématites. Lien ici: https://youtu.be/mrlm7TBHg08

Références

Je vous présente ci-dessous quelques documentations et ressources que je juge utile pour ceux qui souhaitent approfondir le sujet des marmites aurifères.

Livres

Orpaillage et géologie:

  • A. LACOMME, Étude minéralogique des dépôts aurifères, de l’Ariège au Salat, dont le résumé est ici et sur WorldCat
  • Le livre sur l’orpaillage de P. PROUST, datant de 1920, intitulé Prospection, gisements, extraction de l’or, des éditions Gauthier-Villars et Cie. Livre disponible ici.
  • Le livre français édité par le BRGM et écrit par Christian GUIOLLARD, et intitulé le Guide pratique du chercheur d’or en France, cet ouvrage est une référence. Il y a un large chapitre de cours sur l’or alluvionnaire. Je vous recommande tous les livres de cet auteur qui est aussi historien des mines d’or française. Livre disponible à l’achat sur le site de la Fnac.
  • L’excellent guide Larousse intitulé Quelle est cette roche? de l’auteur Tom JACKSON. Disponible ici.
  • Roches et minéraux, des éditions SAEP, écrit par Hervé Jacquemin et Hervé Sider. Disponible ici.
  • Le livre intitulé Rock Identification Field Guide, de Patrick Nurre, des éditions Northwest Treasures Geology, publié en 2013. Disponible ici.
  • Un second livre de Patrick Nurre, intitulé Rock Identification Made Easy, des éditions Northwest Treasures Geology en 2014. Disponible ici.

Histoire & archéologie (Ariège):

  • Premier mémoire sur l’or retiré de l’Ariège, de DIETRICH (DE) Baron, des éditions Lacour Rediviva. Disponible ici.
  • Ariège – Pyrénées MUSSY (M.), 1864 – Gîtes métalliques du Saint-Gironnais, Pages 80, 81, 82,83, disponible ici.
  • Les ressources minérales de l’Ariège de M. MUSSY, 1ère et 2ème partie, disponibles ici et ici.
  • Au Pays des Hommes et du Fer, le livre intitulé Richesses et exploitations minières en Ariège, Tome 1 et Tome 2, du géologue Henri TABARANT. Il sont devenus introuvables.
  • Etudes historiques sur l’ancien pays de Foix et le Couserans, de Adolphe GARRIGOU, 1856, des éditions Lacour Rediviva. Disponible ici.
  • Etudes historiques sur l’ancien pays de Foix et le Couserans limites de l’ancienne Aquitaine et de la Province Romaine du temps de Jules César, de Adolphe GARRIGOU, 1856, des éditions Lacour Rediviva. Disponible ici.
  • Vallées ariégeoises avant l’invasion romaine, de Adolphe GARRIGOU, 1856, des éditions Lacour Rediviva. Disponible ici.
  • Dans les cavernes des Pyrénées ariégeoises, de F. GARRIGOU, et H. FILHOL, des éditions Lacour Rediviva, de 1998. Disponible ici.
  • Géographie de l’Ariège, écrit par Adolphe JOANNE, des éditions Lacour Rediviva, de 1991. Disponible ici.
  • En Ariège: La vie de nos ancêtres, écrit par Adelin MOULIS, des éditions Lacour Rediviva, de 1985. Disponible ici.
  • Préhistoire ariégeoise, d’Adelin MOULIS, 1936, des éditions Lacour Rediviva. Disponible ici.
  • Le gisement et le traitement direct des minerais de fer dans les Pyrénées & l’Ariège (Ed 1843), Hachette Livre, BNF, de Jules François. Disponible ici.
  • La mine de cuivre gallo-romaine du Goutil, à Labastide-de-Sérou (Ariège), par Jean-Emmanuel GUILBAUT, écrit en 1981. Disponible ici.
  • Le troglodytisme médiéval en haute vallée de l’Ariège: occupation et utilisations des porches des grottes, par Florence GUILLOT associée CNRS Traces-Terrae, publication proposée à l’Archéologie du Midi Médiéval. Disponible ici.
Web
Vidéos




Placier aurifère de crues d’eau, avec hématites, et des paillettes d’or
* Qui cherche trouve!

NB. Pour des raisons évidentes de préservation des lieux sauvages et des biotopes, je ne divulguerai pas les localisations précises de mes recherches. Car je tiens à conserver en l’état et à l’abris des curieux, des touristes, des fâcheux, de vénaux ou des mercantiles, de la folie des hommes, ses endroits magnifiques et magiques.

Si vous orpaillez, rebouchez vos trous! Ne laissez aucune trace visible de votre passage! Prospectez de manière responsable.

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