Journal de prospectionPlacier alluvionnaire

Ariège: des belles paillettes d’or sous des gros rochers

Ce samedi 12 octobre 2019, je suis parti pour un après midi de prospection aurifère, pour découvrir un nouvel endroit inexploré dans une rivière du Couseran, en Ariège.

La fin de la saison arrivant à grand pas, je désire en profiter au maximum avant cette fin octobre, ensuite, les recherches d’or alluvionnaire en rivière seront terminées pour cette année 2019.

Je suis sorti faire quelques pans, dans un terrain alluvionnaire, faire des recherches dans un amas de gros rochers de conglomérats quartzeux, en bord de rivière, dans l’axe des crues.

L’automne est bien avancé, les nuits se rafraichissent en montagne, les feuilles tombent, l’eau de la rivière devient plus froide, et le port des gants s’impose pour travailler correctement sans avoir mal aux mains.

C’était une journée douce et agréable, avec du soleil et un peu nuageuse aussi.

C’est avec une grande surprise, et un grand enthousiasme, je l’ai alors découvert quelques belles grosses paillettes d’or, bien visibles à l’oeil nu, d’ai moins 0.3 à 0.4 mm de diamètre minimum.

Finalement, les vieux adages d’orpailleur disant « cherches sous et dans les amas de gros rochers en bordure des rivières« , ou « le gros or dans les amas de gros rocher » semblent se vérifier.

Date de publication: 12 octobre 2019.

Auteur: Vivien Laïlle – vivien.laille@gmail.com

Mots clefs: Ariège, aurifère, Couserans, montagnes ariégeoises, orpaillage, paillettes, paillettes d’or, pied montagne, piedmont, placier alluvionnaire, Placier aurifère, prospection aurifère, Pyrénées, Recherche aurifère

SOMMAIRE:

Spécimens trouvés

Ma plus grosse et plus belle trouvaille de l’année 2019: une très grosse paillette d’or fin. Découverte faite les derniers jours de la saison d’orpaillage.

J’ai pu identifier aussi, au fond des 5 pans successifs réalisés, la présence de plusieurs belles grosses paillettes d’or fin alluvionnaires, et aplaties.

6 magnifiques spécimens de paillettes d’or trouvées au fond de 5 pans successifs, visibles facilement à l’oeil nu, dont 3 de 0,4 mm de diamètre au moins. De belles trouvailles et une belle récompense! C’est toujours gratifiant pour un chercheur d’or d’avoir le privilège de trouver ces merveilles de la nature, surtout avec les outils rudimentaires!

Le contenu des concentrés des sables noirs des pans récupérés lors de la prospection aurifère va aussi être ausculté au microscope binoculaire.

Site de prospection

J’ai prospecté au milieu de ces blocs rocheux, qui forment une sorte de zone d’accumulation de matériaux.

Pourquoi ici?

Voici les principales raison qui m’on menés à prospecter ici en ce lieu:

  • Il y a des gros rochers lourds de conglomérats, et un bassin de mini placier, situé entre ses rochers, c’est une sorte d’amas de gros blocs,
  • Ces rochers sont principalement des conglomérats quartzeux anciens,
  • Présence d’indices: quartz, ardoises, marbres, schistes oxydés, roches rouges et ocres oxydées, une sorte de dépression ou s’accumule des matériaux alluvionnaires,
  • Il y a de l’argile et de la glaise, de couleur ocre, brune ou bleues, mélangé au sables,
  • Présence de sables noir fins, mélangé à la glaise,
  • Données minières: présence de nombreuses mines de zinc (galène), plomb argentifère (galène), de fer, et aussi des gisements d’ardoises noires et bleues,
  • Données historiques et littéraires: présence aurifère avérée dans cette rivière, cité dans plusieurs textes, documents et sources, y compris dans la presse,
  • Données BRGM: plus en amont, du grès, du schiste, du marbre, du calcaire, du granit, du conglomérat quartzeux ; le site de prélèvement est dans un piedmont quaternaire, de type terrasse alluvionnaire. Autour gravitent des terrains du silurien.
  • J’ai déjà trouvé de l’or dans cette rivière, lors d’autres tests de prospections aurifères: voici d’autres articles et références à ce sujet: 12345678910.

Zone de prélèvement

J’avais déjà repéré ce lieu auparavant, sans l’avoir testé.

Voici l’endroit précis des prélèvements des sables alluvionnaires ; en tout j’ai lavé 5 pans bien remplis. Il y a une sorte de « moquette » de gros galets de 5 à 20 cm enchevêtrés et superposés les uns sur les autres, ils sont imbriqués.
La zone de prélèvement, pile à l’aplomb et en dessous d’un gros bloc de conglomérat, et dans un tapis de gros galets de 5 à 20 cm de diamètre. En amont du gros rocher, c’est une zone de turbulence en cas de crues, et dans un virage. Du sable très fin, de l’argile, il y a aussi des hématites, du quartz, des ardoises des marbres, du conglomérat.

Les matériaux alluvionnaires étant très argileux, ils demandent un débourbage méticuleux, aussi les sables ont été malaxés, et j’ai pris mon temps pour bien laver et concentrer les sables noirs.

Aussi, j’ai lavé toutes les grosses pierres gluantes et collantes de glaises, pour ne rien oublier.

Méthodologie de travail

Voici la méthode que j’ai utilisé pour faire cette étude de prospection aurifères et de prises d’échantillons:

  1. Récupération des alluvions, sables, graviers, avec cuillère, pèle et marteau de géologie, récupération des gros galets collants et argileux,
  2. Insertion dans le pan des matériaux à laver,
  3. Débourbage, malaxage des matériaux,
  4. Lavage au pan,
  5. Affinage du concentré, tapotage,
  6. Récupération des concentrés des sables noir à la pipette, dans un flacon propre,
  7. Observation au mini pan, au microscope.

Je n’ai pas utilisé de tamis pour ce travail, car je ne souhaitais pas m’encombrer de matériel, j’ai simplement débourbé et lavé soigneusement les sables alluvionnaires récoltés à la main, et avec un pan américain classique Garret.

En tout, j’ai lavé 5 pans successifs, pendant une sortie orpaillage de 3 heures.

Les échantillons obtenus: à gauche un flacon de concentrés de sables noirs, à droite, un tube avec des paillettes trouvées et aspirées avec une pipette.

Matériel utilisé

Pour cette sortie d’échantillonnages et de tests, j’ai pris très peu de matériel, le tout embarqué dans un sac à dos:

  • 1 pan américain classique Garret lavé et propre,
  • 1 petite pioche,
  • 1 petite pele,
  • 1 marteau de géologue,
  • 1 flacon tubulaire aspirant en plastique,
  • 1 mini pan lavé,
  • 1 pipette propre et lavée,
  • 1 flacon de tube à essais en plastique propre,
  • 1 microscope binoculaire.

Résultats

Vue prise depuis le l’appareil photo de mon smartphone: ma plus belle trouvaille de 2019. Une paillette d’or de très grande taille.
Une autre vue de la grosse paillette découverte, et isolée dans une petite éprouvette.
1er pan lavé: première grosse paillette isolée et récupérée, au milieu du sable noir.

Ci-dessous: vues plus détaillées de la paillette d’or dans le premier pan lavé.

2ème pan: une nouvelle belle paillette d’or mise en évidence.
3ème pan: vue rapprochée de la 3ème paillette d’or de belle taille trouvée.
3ème pan: 2 autres paillettes d’or fin, plus petites

D’autres paillettes trouvées ce jour là dans le cadre de la prospection aurifère, suite à vérification des sables noirs cet hiver:

Conclusion

Ce fut une excellente journée mémorable, d’autant plus que j’ai trouvé des paillettes très grosses, les plus imposantes de la saison 2019 je pense, ce qui confirme mes observations et intuitions sur l’étude de ce lieu, je n’ai pas perdu mon temps.

Je suis d’autant plus ravi que c’est bientôt la fin de la saison d’orpaillage en rivière, et j’ai trouvé un nouveau spot intéressant à explorer dans le cadre de la prospection aurifère.

Je pense y retourner très bientôt avec mon amoureuse l’Orpailleuse Mystère, afin d’approfondir les recherches.

Plus je cherche, plus je trouve des spécimens de paillettes plus grosses ; et cela confirme les paroles d’un ami prospecteur breton: si il y a du petit or, alors c’est obligé qu’il y ait du plus gros or, et il a bien raison encore une fois!

Enfin, chercher de l’or sous et en aval des gros rochers est une bonne méthode de prospection, en tout cas, cela a fait mouche pour moi. Ces genres d’endroits peuvent être, comme le disent les amis prospecteurs Québécois Payfull.

Références

Vidéos

  • Une vidéo du prospecteur Or de Ma Vue, très instructive, d’une durée de 1h, présentant des recherches derrière des gros rochers.

Web

Livres

  • Je vous recommande aussi la lecture attentive du livre sur l’orpaillage de P. Proust, datant de 1920, intitulé Prospection, gisements, extraction de l’or, des éditions Gauthier-Villars et Cie. Livre disponible ici.
  • Le livre français édité par le BRGM et écrit par Christian Guiollard, et intitulé le Guide pratique du chercheur d’or en France, cet ouvrage est une référence. Il y a un large chapitre de cours sur l’or alluvionnaire. Je vous recommande tous les livres de cet auteur qui est aussi historien des mines d’or française. Livre disponible à l’achat sur le site de la Fnac.
Les fouilles arrivent!

NB. Pour des raisons évidentes de préservation des lieux sauvages et des biotopes, je ne divulguerai pas les localisations précises de mes recherches. Car je tiens à conserver en l’état et à l’abris des curieux, des touristes, des fâcheux, de vénaux ou des mercantiles ces endroits magnifiques et magiques.

Si vous orpaillez, rebouchez vos trous! Respectez l’environnement et ne laissez aucune trace de votre passage!

Copyrights Vivien Laïlle, Copyright Goldsnoop.com 2019, droits réservés.

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